La sarcoïdose est une granulomatose gigantocellulaire sans nécrose caséeuse d’étiologie inconnue. De nombreux symptômes mal expliqués peuvent survenir au cours de la sarcoïdose (fatigue, anxiété, dépression…). Compte tenu de l’impact de ces symptômes sur la capacité opérationnelle de nos militaires, nous les avons étudiés au sein d’une population de militaires atteints de sarcoïdose comparativement à une population de patients civils, notamment la comparaison de la fatigue, l’anxiété, la dépression et la qualité de vie.
Étude rétrospective monocentrique comparant les paramètres épidémiologiques, cliniques, biologiques, radiologiques, respiratoires et scores à différents questionnaires validés dans la sarcoïdose (FAS, HAD, Saint-Georges, WHOQOL-BREF) entre 2 populations de patients consécutifs : militaires et civils atteints de sarcoïdose histologiquement prouvée et une population témoin de militaires sains.
Au total, 126 patients (civils et militaires) et 55 militaires sains ont été inclus. Nos patients militaires étaient plus jeunes (p<0,03), essentiellement masculins (p<0,001). L’âge médian était également inférieur dans le groupe militaire (p<0,001). Aucune différence significative n’a été mise en évidence concernant les paramètres de la sarcoïdose entre les 2 populations. Bien que dans la limite de la normale, le VEMS et la CVF étaient significativement supérieurs dans notre population militaire. Seulement 23 patients civils et 17 patients militaires ont répondu aux questionnaires. Nous les avons comparés à un groupe témoin composé de 55 militaires sains. Si aucune différence n’a pu être établie concernant la fatigue, nos 2 populations militaires (saines et malades) étaient significativement moins anxieuses, moins dépressives et rapportaient une meilleure qualité de vie que la population civile. Aucune différence significative de ces paramètres n’a été mise en évidence entre les 2 populations militaires.
En l’absence de différence des caractéristiques de la sarcoïdose, les meilleurs paramètres respiratoires des militaires pourraient être expliqués par l’entraînement physique nécessaire pour le maintien des capacités opérationnelles des militaires. Les scores d’anxiété, de dépression et de qualité de vie significativement plus altérés dans la population civile ne semblant pas liés à la sarcoïdose, nous pouvons faire l’hypothèse d’un possible effet protecteur du lien social de groupe de notre population militaire, malgré des facteurs de stress indiscutables.
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Publié par Elsevier Masson SAS.