Embolie pulmonaire et scores prédictifs de gravité - 31/01/18

L’embolie pulmonaire est une urgence médicale mettant en jeu le pronostic vital. Le but du travail est de déterminer la place des scores de gravité dans la stratégie diagnostic et thérapeutique de l’embolie pulmonaire.

Nous rapportons une étude rétrospective incluant les patients hospitalisés au service de pneumologie du CHU Mohamed VI de Marrakech pour embolie pulmonaire entre janvier 2015 et août 2017.

Cinquante et un cas ont été colligés. L’âge moyen était de 52 ans (27 ans–91 ans), dont 33 hommes (64,7 %). Le diagnostic était retenu par angioscanner thoracique dans 33 cas (64,7 %) et par scintigraphie pulmonaire dans les autres cas. L’embolie pulmonaire était unilatérale dans 38 cas (74,5 %) et bilatérale dans 13 cas (25,5 %). L’embolie pulmonaire unilatérale était lobaire dans 16 cas (42,1 %), segmentaire dans 15 cas (39,4 %) et proximale intéressant le tronc de l’artère pulmonaire dans 7 cas (18,4 %). L’embolie pulmonaire était secondaire à une hypertension pulmonaire dans 37,2 % des cas, à un alitement dans 19,6 % des cas, à une néoplasie dans 19,6 % des cas, à la prise de contraception œstroprogestative ou à une grossesse dans 8 % des cas, et à une thrombophilie dans 2 % des cas. La probabilité de l’embolie pulmonaire selon le score de Genève était jugée faible dans 6 cas (11,8 %), intermédiaire dans 37 cas (72,5 %) et forte dans 8 cas (15,7 %). Les D-Dimères étaient élevés avec une moyenne de 1450 ug/L (500–6000ug/L) chez tous les cas. L’échographie cardiaque a été réalisée dans 68,6 % des cas. Elle a objectivé un cœur pulmonaire aigu dans 7 cas (13,7 %). Le score de Pulmonary Embolism Severity Index (PESI) était en moyenne de 104 points. Il était classe I dans 6 cas (11,7 %), classe II dans 9 cas (17,6 %), classe III dans 14 cas (27,4 %) et classe IV et V dans 11 cas chacun soit 21,6 %. L’évolution était favorable sous traitement anticoagulant dans 43 cas (84,3 %). Six patients étaient transférés en réanimation dont 4 patients (66,6 %) avaient un score de PESI classe V. L’évolution était marquée par le décès de 4 patients (7,8 %) porteurs d’embolie pulmonaire compliquant une pathologie néoplasique ou une infection pulmonaire dont l’embolie pulmonaire était classe V de PESI. L’oxygénothérapie au long court était prescrite chez 10 patients (19,6 %).

Un score de PESI élevé est corrélé à un risque accru d’aggravation et de décès par embolie pulmonaire. Ce score a un grand intérêt en pratique quotidienne en raison de sa simplicité et son apport pronostic.