Niveaux de connaissances sur la tuberculose et vécu des parents des enfants suivis à la consultation de dépistage de tuberculose - 31/01/18

Face à la situation de la tuberculose (TB) considérée comme un problème de santé publique, la Tunisie s’est engagée à travers des consultations de dépistage depuis 1959. Mais le nombre de personnes dépistées reste faible. Est-ce dû à un manque de motivation ou à un manque de connaissances sur la TB ? Le but de notre travail est d’évaluer les connaissances et le vécu des parents des enfants adressés à notre consultation de dépistage de la TB et d’en déduire les éléments éducatifs à améliorer.

Il s’agit d’une étude prospective basée sur un questionnaire, menée entre juillet et août 2017, incluant 27 parents de 27 enfants adressés à notre consultation de dépistage de la TB.

Soixante dix sept des parents étaient de sexe féminin. L’âge moyen était de 35 ans. Cinquante-deux pour cent avaient un niveau éducatif moyen. Quatre vingt cinq pour cent des personnes habitaient en zone urbaine. Tous les parents étaient anxieux lors de la consultation et plus de la moitié des cas index n’avaient pas reçu d’information sur la TB. Quatre vingt douze pour cent des parents savaient que la TB était une maladie contagieuse et curable. Selon leurs connaissances, le mode de transmission était aérien pur dans 37 % des cas, associé à une transmission par les ustenciles dans 45 %, cutanée dans 7 % et par voir génitale dans 3 % des cas. Aucune personne ne savait que le germe responsable de la maladie était une bactérie et aucune ne savait qu’il existait un lien entre la TB et le SIDA. 11 % des parents ne connaissaient aucun signe évocateur de la TB. Les signes cliniques les plus évocateurs pour eux étaient la toux dans 74 % des cas, l’anorexie et l’amaigrissement dans 52 % des cas, la fièvre dans 29 % des cas et l’hémoptysie dans 26 % des cas. Quatre vingt un pour cent des cas savaient que l’évolution pouvait être fatale et 37 % des cas savaient que la récidive était possible. Une personne a cité les dilatations de bronches comme possible complication et 3 ne connaissaient aucune complication de la TB. Soixante trois pour cent des cas connaissaient la possibilité de la chimioprophylaxie pour la prévention de la TB chez les enfants, seuls 44 % connaissaient la durée. Quatorze pour cent ne savaient pas que les soins étaient gratuits.

L’amélioration de la reconnaissance des signes de la maladie, de l’information sur le suivi et les modalités de protection doit être privilégiée pour améliorer le recours aux consultations de dépistage. Ainsi, le médecin a un rôle primordial à jouer pour améliorer les connaissances sur la TB, la qualité du suivi à travers des programmes éducatifs renforcés.