Les hospitalisations pour exacerbation de BPCO sont fréquentes et leurs conséquences sur l’évolution de la maladie et les dépenses de santé sont importantes. Une détermination précoce du profil des malades exacerbateurs fréquents permettrait une meilleure prise en charge afin de prévenir les conséquences néfastes de la pathologie.
L’objectif est de comparer le profil clinique et fonctionnel respiratoire des patients atteints de BPCO exacerbateurs fréquents à ceux non-exacerbateurs fréquents à travers une étude rétrospective menée sur un total de 120 patients connus atteints de BPCO et suivis dans notre service, 60 patients ayant été hospitalisés pour une exacerbation aiguë sévère entre 2013 et 2017. Les données sociodémographiques, les comorbidités, le degré de la dyspnée à l’état de base (échelle mMRC), la fonction respiratoire (gazométrie artérielle et spirométrie), le traitement reçu au cours et au décours de l’exacerbation ainsi que les données biologiques ont été recueillis. Deux groupes ont été individualisés et comparés : E1 : patients exacerbateurs fréquents (au moins 2 exacerbations par an) E2 : patients non-exacerbateurs fréquents (<2 exacerbations par an).
Tous les sujets de sexe masculin, âge moyen de 65,5 ans, tabagiques avec une consommation moyenne de 67 paquets/année. Parmi eux, 23,3 % avaient un diabète, 26,7 % hypertendus, 23,3 % porteurs d’une cardiopathie. La BPCO était classée ainsi : groupe B (4 %), C (36 %) et D (60 %). Une obstruction sévère (Gold 3–4) a été notée chez 73,3 % des patients. Parmi la population étudiée, 28,3 % étaient des exacerbateurs fréquents (E1). La poursuite du tabagisme a été constatée chez 85 % des malades E1 (VS 59 %, p<0,05). Le diabète a été retrouvé chez 34,6 % de E1 (VS 14,7 %, p=0,06). Le pourcentage des patients ayant une dyspnée classée mMRC≥2 dans E1 était 80,8 % (VS 44,1 %, p=0,04). La fréquence des exacerbations était plus importante chez les patients IRC sous OLD (46,2 % de E1 VS 20,6 %, p=0,03) ainsi qu’en cas d’obstruction sévère (80,8 % de E1 VS 67,7 %, p=0,04).
Nos résultats montrent que les patients atteints de BPCO, tabagiques encore actifs, diabétiques, très symptomatiques avec une obstruction sévère à la spirométrie ainsi que les patients IRC, OLD seraient des exacerbateurs fréquents. Une prise en charge précoce de la maladie avec appel au sevrage tabagique et à l’observance thérapeutique limiterait nettement le nombre d’exacerbations et d’hospitalisations.
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Publié par Elsevier Masson SAS.