Le tabac est considéré comme la première cause du cancer bronchique chez l’homme, néanmoins ce dernier peut survenir chez 20 à 25 % de malades non fumeurs et dont l’incidence augmente significativement ces dernières années et dans différents registres, d’autres causes sont impliquées comme les facteurs professionnels et environnementaux. Le but de ce travail est de préciser les particularités radiocliniques et histologiques du cancer bronchique chez les non-fumeurs.
Étude rétrospective de dossiers d’hôpitalisation dans le service de pneumologie de L’EPH de Rouiba de janvier 2015 à juin 2017. Revue de 242 dossiers de patients atteints de cancer bronchique, 179 hommes et 63 femmes. Au total, 82 % des hommes étaient des fumeurs ou ex fumeurs, seuls 6 femmes fumaient. Quarante-quatre hommes et 57 femmes étaient des non fumeurs.
L’âge moyen des hommes était de 61,5±11,7 ans et de 59,25±12,4 ans pour les femmes. L’âge moyen des non-fumeurs était légèrement plus bas à 57,12 ans comparé aux non-fumeurs. Le tabagisme passif est retrouvé dans 19 % des cas. L’exposition professionnelle à été retrouvée dans 10 cas (4 patients maçons, 2 travaillaient dans une usine de tabac, 4 agriculteurs utilisant des pesticides), un antécédent de séquelles de tuberculose pulmonaire, et une BPCO. Les symptômes étaient similaires hormis la douleur plus retrouvée chez les non-fumeurs (76 % contre 70 % p : 0,1). Le PS était équivalent dans les deux groupes. La tomodensitométrie a montré chez le fumeur une tumeur centrale chez 142 (72,5 %) et périphérique dans 26,5 %, alors que chez les non-fumeurs, elle était périphérique dans 43 % et centrale 57 %. Le diagnostic a été possible grâce à la fibroscopie dans 57 % des cas chez les fumeurs et par biopsie transthoracique dans 29,45 % des cas alors qu’elle n’était que de 42 % des cas pour la fibroscopie chez les non-fumeurs. Le type histologique prédominant est l’adénocarcinome plus présent chez les non-fumeurs (45 % vs 40 %). Le taux de mutation EGFR a été le même dans les deux groupes. Il y a eu plus de formes métastatiques et localement avancées (non statiquement significative [p : 0,4]).
La recherche d’autres causes du cancer bronchique, surtout professionnelle, s’impose. L’adénocarcinome est le type histologique prédominant. La mutation EGFR est présente dans 50 % des cas (non retrouvés dans notre échantillon de petite taille) d’où l’intérêt des inhibiteurs de la tyrosine kinase. Les métastases paraissent plus importantes chez le non-fumeur en rapport avec le type histologique.
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Publié par Elsevier Masson SAS.