La tuberculose (T) présente des particularités étroitement liées aux contextes socioculturels de l’individu. Le contrôle de cette maladie nécessite l’identification des facteurs sociodémographiques qui influencent la prise en charge et les délais diagnostiques afin d’établir une stratégie ciblée à la population concernée. But : analyser les facteurs socio-économiques associés à une connaissance, une attitude ou pratique inadaptées sur la T.
C’est une étude par un questionnaire extrait du guide de l’OMS sur la T, réalisée à une échelle nationale et représentative de la population générale. Le questionnaire comporte 60 qui relèvent les connaissances, les attitudes et pratiques par rapport à la T.
Il s’agit de 1044 sujets, 48,4 % étaient mariés, 59,4 % résident en milieu urbain. Le sex-ratio=1. L’âge moyen est de 36,02±15,97 ans. Soixante-dix pour cent étaient âgées entre 15 et 44 ans. Au total, 23,2 % sont illettrés ; 6,4 % ont un niveau universitaire. La toux prolongée était mieux reconnue comme symptôme majeur de TB par la population du Centre-Est et du Nord-Est (22,1 %) et à un degré moindre par la population du Centre-Ouest (17,2 %) et du Grand Tunis (16,2 %) ; alors qu’elle était à 10 % dans les régions du Sud et du Nord Ouest. Ce symptôme majeur pour le dépistage de la T était mieux connu par les personnes de niveau universitaire (22,7 %). Les connaissances sur les modes de transmission de T sont meilleures dans les régions du Sud (plus de 60 %) et à un degré moindre dans la région du Centre Ouest (58,6 %) ; Les hommes ont une meilleures connaissance de ces modes (p=0,004). Parmi les sources d’information sanitaires citées, la télévision a été citée par 80 % des résidants au Centre-Est et au Sud-Est et par 56,7 % des sujets non scolarisées. La radio a été plus fréquemment citée par les personnes de niveau universitaire (65,2 %). La connaissance de l’agent causal de la T est relativement meilleure chez les résidents en milieu urbain (40,4 % en milieu urbain vs 32,5 % en milieu rural p=0,01), chez les jeunes et chez les personnes les plus instruites. Concernant la connaissance du caractère non héréditaire de la T, elle est meilleure dans le Grand Tunis (59,1 %), en milieu urbain (52,3 % vs 41,2 % p=0,007), et parmi les personnes de niveau universitaire.
Des variations selon les caractéristiques sociodémographiques ont été notées et doivent être prises en compte pour établir une stratégie nationale ciblée contre la T pour un meilleur contrôle de la maladie.
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Publié par Elsevier Masson SAS.