Éducation thérapeutique des asthmatiques à l’hôpital de la Croix Rousse (Lyon) : résultats observés sur les 30 premiers patients - 31/01/18

Notre étude avait pour objectif de décrire l’impact d’un programme structuré d’éducation thérapeutique (ETP) sur la consommation des soins médicaux (CSM) et les scores de qualité de vie (mini-Asthma Quality of Life Questionnaire, m-AQLQ) et de contrôle (Asthma Control Test, ACT), dans l’asthme, sur un premier groupe de 30 patients ayant terminé le programme.

Un programme structuré d’ETP a été approuvé par l’Agence régionale de santé Rhône-Alpes en avril 2013 pour les patients atteints d’asthme persistant. Après sélection par les pneumologues hospitaliers, les patients étaient pris en charge par la structure éducative (une infirmière, une psychologue, une conseillère médicale en environnement intérieur et un médecin) pour une formation initiale de 4 séances s’étalant sur 6 à 12 mois. Au terme des 4 premières années de fonctionnement du programme (2013–2017), une évaluation a été conduite sur les 30 premiers patients ayant parcouru l’ensemble du cycle éducatif. La CSM a été étudiée à partir du nombre de cures annuelles de corticoïdes oraux (CO), et du nombre de passages aux urgences ou d’hospitalisations pour asthme, pour 2 périodes successives : durant les 12 mois précédant le début du programme, et durant les 6 à 12 mois suivant l’inclusion dans le programme. Les scores m-AQLQ et ACT ont été étudiés en début et en fin de programme. Les analyses ont été uniquement descriptives, compte tenu du nombre limité de patients et de la durée variable de suivi.

Notre cohorte comprenait 24 femmes et 6 hommes, d’un âge moyen de 51 ans. Sur les 12 mois précédant l’ETP, 50 %, 37 % et 20 % des patients ont eu de 1 à 3 cures de CO, sont passés par les urgences, ou ont été hospitalisés, respectivement. Les scores moyens des questionnaires m-AQLQ et ACT étaient de 3,9 (IC95 %=3,5–4,4) et de 15,2 (IC95 %=13,7–16,6). Après démarrage de l’ETP, 40 %, 3 % et 3 %, des patients ont eu de 1 à 3 cures de CO, sont passés par les urgences, ou ont été hospitalisés, respectivement. Au terme du programme, les scores moyens m-AQLQ et ACT étaient de 4,9 (IC95 %=4,4–5,3) et 17,8 (IC95 %=15,9–19,6), respectivement.

Sur les 30 premiers patients inclus dans le programme ETP asthme de l’hôpital de la Croix-Rousse, l’ensemble des variables étudiées suggère un effet favorable de l’ETP, avec une baisse de la CSM, en parallèle à l’amélioration des scores de qualité de vie et de contrôle de l’asthme. Ces données encourageantes sont à confirmer sur un échantillon plus large, au cours de 2 périodes de durée comparable.