SOPHIA-asthme est un programme de soutien aux asthmatiques développé par l’Assurance maladie visant à améliorer le contrôle de l’asthme via une diffusion d’informations et des entretiens téléphoniques avec une infirmière spécialisée. Ce programme a initialement été proposé aux patients âgés de 18 à 44 ans ayant reçu au moins 2 délivrances de médicaments de l’asthme en 2013 dans 18 départements pilotes. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques des patients ayant accepté de participer au programme (adhérents) et d’identifier celles qui semblent associées à un effet du programme dans l’année suivant sa mise en place. L’évaluation de l’impact du programme a fait l’objet d’un autre travail.
Les caractéristiques des adhérents ont été recueillies dans le SNIIRAM ou lors d’entretiens individuels, les critères de jugement (notamment le rapport R1 – nombre de traitement de fond/nombre de traitements de l’asthme – qui prédit le contrôle de l’asthme) dans le SNIIRAM. Seuls les patients appariés à un témoin pour évaluer le programme ont été pris en compte.
Parmi les 99 578 éligibles, on compte 9225 (9,3 %) adhérents. Leur âge médian était de 36 [30–42] ans, 63,3 % étaient des femmes. Sept pour cent d’entre eux étaient en ALD pour une pathologie obstructive chronique. La majorité vivait en milieu urbain, 25 % dans des zones appartenant au 5e quartile de défavorisation sociale, et 21,3 % bénéficiaient de la CMU-c. La moitié était en surpoids ou obèses et 27 % étaient des fumeurs actifs. La grande majorité (73,7 %) présentait les critères d’un asthme bien contrôlé selon GINA à l’entrée dans le programme. Au cours de l’année précédente, moins de 1 % avaient été hospitalisés pour asthme. Soixante-dix neuf pour cent des patients avaient un indice d’observance médiocre pour les traitements de fond (MRA entre 0 et 50 %). La proportion d’adhérents présentant un ratio R1≥50 % dans l’année du suivi était supérieure chez ceux ayant reçu au moins 3 brochures. Ces adhérents « répondeurs » au programme consommaient davantage de traitements de l’asthme, avaient un recours aux soins plus importants et étaient plus observants (14,02 % de patients avec MRA >80 vs 4,46 %, p<0,0001) que ceux non répondeurs dans l’année précédant la mise en place du programme.
Cette analyse permet de préciser la population pouvant bénéficier du programme SOPHIA-asthme. Elle montre également que l’adhérence au traitement reste un problème chez les asthmatiques en France.
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Publié par Elsevier Masson SAS.