Le but de notre étude était de déterminer la prévalence de la somnolence diurne excessive et les facteurs déterminants au sein d’une population d’élèves de 2 établissements de la ville de Yaoundé.
Nous avons mené du 12 mars au 12 juin 2018 une étude analytique. Elle concernait les élèves, des deux sexes. Le consentement des parents a été obtenu. À l’aide d’une fiche d’enquête nous avons recueilli : les données sociodémographiques ; le score d’Epworth a permis d’évaluer la somnolence diurne ; les données sur le style de vie, l’hygiène du sommeil, les conditions de coucher et le rendement scolaire. Le PHQ-9 a été utilisé pour évoquer une dépression et le score de Pichot pour évaluer la fatigue. Ces données ont été analysées par les logiciels Epi info 7 et Microsoft Excel 2007. Une analyse multivariée par régression logistique a été réalisée.
Nous avons colligé 917 élèves dont 53 % de filles soit un sex-ratio de 0,87. L’âge moyen était de 14 ans. Une SDE (score d’Epworth≥10) était présente chez 456 élèves soit 49,7 % de la population étudiée et 84,4 % des filles étaient somnolentes, la différence étant significative avec p=0,05. Une SDE sévère a été notée chez 22,6 % des élèves et une SDE modérée chez 77,4 %. Parmi les 61 consommateurs d’alcool 86,9 % étaient somnolents (p=0,04) et des 66 élèves consommant la drogue 89,9 % étaient somnolents (p=0,02). Chez les 106 élèves qui dormaient moins de 6heures, 83,5 % étaient somnolents (p=0,03). Une somnolence a également été notée chez (80,7 %) des élèves utilisant les communications virtuelles (337) avec p=0,008 et chez (74,5 %) de ceux faisant leurs devoirs avant de dormir (679) p=0,04. Des 555 élèves avec un mauvais résultat scolaire 86,2 % étaient somnolents (p<0,001) et des 112 s’absentant des cours, 85,5 % étaient somnolents (p=0,007). Des 39 élèves ayant une fatigue excessive, 92,9 % étaient somnolents. La SDE était retrouvée chez 98,8 % des élèves présentant un score de Berlin positif (85) et chez 83,9 % de ceux présentant une dépression (511). Après analyse multivariée, le niveau scolaire OR=2,38 (appartenance au 2 e cycle), les communications virtuelles OR=0,63, un score de Berlin positif OR=1,89, la dépression légère OR=1,70, et modérée OR=2,88 étaient impliqués dans la SDE.
La prévalence de la SDE était de 49,7 % et les facteurs déterminants étaient : les communications virtuelles, appartenance au 2e cycle, un score de Berlin Positif, et la dépression légère et modérée.
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Publié par Elsevier Masson SAS.