Du fait de sa fréquence et de son pronostic péjoratif, le cancer broncho-pulmonaire (CBP) constitue un enjeu de santé publique majeur. Il est important d’individualiser les patients susceptibles d’une meilleure survie en déterminant des facteurs pronostiques permettant de guider le clinicien et optimiser la prise en charge thérapeutique. L’objectif est d’évaluer la survie du CBP localement avancé et métastatique en identifiant les différents facteurs pronostiques.
Nous avons réalisé une étude descriptive longitudinale ayant inclus des malades suivis pour CBP localement avancé et métastatique et pris en charge au service de pneumo-allergologie du CHU Farhat Hached de Sousse durant la période allant de janvier 2010 à décembre 2016.
Notre étude a inclus 457 hommes et 43 femmes. L’âge moyen de nos patients était de 60,47 ans. Les antécédents personnels étaient dominés par la BPCO chez 79 patients (15,8 %), suivis par le diabète retrouvé chez 64 patients (12,8 %). L’évaluation de l’état général a révélé un PS<2 chez 359 patients (71,8 %). Le diagnostic histologique était fait par la fibroscopie bronchique dans 41,2 % des cas, et la biopsie trans-thoracique sous imagerie dans 26 % des cas. L’étude anatomopathologique a conclu à un adénocarcinome dans 218 cas (43,6 %), un carcinome à petites cellules dans 108 des cas (21,2 %), et un carcinome épidermoïde dans 106 cas (21,2 %). Les stades localement avancés et les stades métastatiques représentaient respectivement 29 % et 71 %. Le délai moyen du traitement était de 37,09jours. La majorité des patients (90,6 %) avait bénéficié d’un traitement anticancéreux spécifique. La médiane de survie de nos patients était 8±0,46 mois. L’analyse univariée identifie les facteurs suivants comme potentiellement associés aux décès : l’âge, la perte de poids, le score PS de l’OMS, l’anémie, le CRP, la taille tumorale, le nombre de sites métastatiques, la présence de métastases pulmonaires et pleurales, le délai de traitement et la modalité thérapeutique. L’introduction des facteurs ressortis à l’analyse univariée dans un modèle de régression logistique identifie : l’âge avancé, le PS altéré, la taille tumorale, l’absence de traitement antitumoral spécifique, et la progression après chimiothérapie de première ligne, comme des facteurs prédictifs indépendants associés au décès.
En absence de traitement réellement efficace particulièrement aux stades métastatiques, la meilleure stratégie thérapeutique demeure la prévention par la lutte contre le tabagisme.
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Publié par Elsevier Masson SAS.