S'abonner

Effets indésirables du traitement antibiotique des infections pulmonaires à mycobactéries atypiques : sont-ils vraiment importants ? - 29/12/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2018.10.500 
C. Balavoine 1, , C. Andrejak 2, F.X. Blanc 3, J.C. Meurice 4, P. Lanotte 5, S. Marchand-Adam 1
1 Service de pneumologie, centre hospitalier universitaire de Tours, Tours, France 
2 Service de pneumologie, centre hospitalier universitaire d’Amiens, Amiens, France 
3 Service de pneumologie, Inserm, CNRS, l’institut du thorax, université Nantes, CHU de Nantes, Nantes, France 
4 Service de pneumologie, centre hospitalier universitaire de Poitiers, Poitiers, France 
5 Service de bactériologie-virologie-hygiène, centre hospitalier universitaire de Tours, 37044 Tours, France 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
Article gratuit.

Connectez-vous pour en bénéficier!

Résumé

Introduction

Le traitement antibiotique des infections pulmonaires à mycobactéries atypiques est long et mal toléré. Les effets indésirables (EI) pourraient expliquer en partie le mauvais pronostic de cette maladie. Notre hypothèse était que les EI seraient responsables d’un arrêt prématuré du traitement antibiotique et augmenteraient la mortalité.

Méthodes

Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant les patients traités pour une infection pulmonaire à mycobactéries non tuberculeuse (MNT) dans cinq hôpitaux français entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2015. Les patients mineurs et atteints de mucoviscidose étaient exclus.

Résultats

Soixante et onze patients ont été inclus parmi lesquels 45 patients avaient une infection à Mycobacterium avium complex, 15 à Mycobacterium xenopi. Tous les patients complétaient les critères cliniques et microbiologiques de l’ATS définissant une infection pulmonaire à MNT. 72 % ont présenté des EI dont 65 % étaient d’origine digestive et 21 % d’origine ophtalmologique. Quatorze patients ont arrêté précocement leurs traitements et vingt-deux ont modifié leur schéma thérapeutique initial à cause d’une mauvaise tolérance. Les effets indésirables étaient plus fréquents chez les patients ayant déjà été traité pour une MNT (p=0,02). L’arrêt précoce du traitement était corrélé à l’absence de négativation des cultures (p=0,014) mais pas à la mortalité (p=0,237). La présence d’EI n’était pas corrélée à la mortalité. Les EI étaient plus fréquents chez les patients ayant déjà été traités pour une infection pulmonaire à mycobactérie atypique (p=0,02). Quinze patients sont décédés dont 6 étaient sous traitement. La mortalité était associée à une corticothérapie systémique et à la présence de comorbidité, particulièrement pulmonaire et cardiovasculaires mais aussi de néoplasies extrapulmonaires.

Conclusion

Les EI du traitement antibiotique des infections pulmonaires à mycobactéries atypiques sont importants et responsables d’un arrêt précoce du traitement, pouvant aboutir à une absence de négativation des cultures. Néanmoins dans notre cohorte, ils n’ont pas d’effet sur la mortalité.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 36 - N° S

P. A220 - janvier 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • L’aspergillome pulmonaire : une pathologie fréquente et potentiellement grave
  • H. Bakkal, H. Benjelloun, N. Zaghba, N. Yassine
| Article suivant Article suivant
  • Déficits immunitaire commun variable et infections respiratoires
  • K. Hemissi, M. Loukil, A. Mokni, H. Ghrairi