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Maladie des ensileurs révélée par une bronchiolite compliquée d’hémoptysie - 29/12/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2018.10.517 
D. Hassoun 1, , E. Eschapasse 1, A.L. Chene 1, C. Sagan 2, C. Defrance 3, D. Kassam 3, F.X. Blanc 1
1 Service de pneumologie, Inserm, CNRS, l’institut du thorax, université Nantes, CHU de Nantes, Nantes, France 
2 Service d’anatomopathologie, CHU, Nantes, France 
3 Service de radiologie et d’imagerie médicale, CHU, Nantes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La recherche exhaustive des expositions notamment professionnelles est déterminante dans la prise en charge des pneumopathies d’hypersensibilités. Nous rapportons le cas d’une bronchiolite sévère initialement suspectée comme infectieuse s’avérant être secondaire à une intoxication au dioxyde d’azote (« maladie des ensileurs »).

Résultats

Un patient non fumeur âgé de 62 ans consulte aux urgences pour une hémoptysie de moyenne abondance associée à l’apparition progressive d’une dyspnée d’effort. Il n’a pas d’antécédent et ne reçoit aucun traitement. Il est éleveur de bovins et rapporte dans les semaines précédentes le décès brutal de plusieurs animaux par asphyxie. La radiographie thoracique retrouve une atteinte micronodulaire diffuse bilatérale sans autre anomalie. Une antibiothérapie probabiliste est mise en place (amoxicilline-acide clavulanique, 7jours). Le contrôle tomodensitométrique thoracique au décours retrouve une atteinte micronodulaire bronchiolaire diffuse bilatérale sans autre anomalie interstitielle. Les épreuves fonctionnelles respiratoires retrouvent un trouble ventilatoire obstructif isolé avec rapport de Tiffeneau à 0,66 et VEMS à 3,16L (102 % de la normale). Le lavage bronchoalvéolaire retrouve une lymphocytose (44 % avec rares formes plasmocytoïdes) associée à de minimes modifications macrophagiques (transformation épithélioïde). Les biopsies transbronchiques objectivent des lésions alvéolaires avec amas cohésifs lymphocytaires et macrophagiques, sans organisation conjonctive, évocatrices d’un mécanisme d’hypersensibilité. Tous les prélèvements microbiologiques sont négatifs. L’expertise vétérinaire au décours précise que les échantillons de gaz prélevés dans l’étable contenaient de forte teneur en dioxyde d’azote. Le diagnostic porté est celui d’une bronchiolite avec hypersensibilité dans le cadre d’une maladie des ensileurs. L’arrêt de l’exposition et une corticothérapie systémique ont permis une amélioration clinique, fonctionnelle respiratoire et radiologique en plusieurs semaines.

Conclusion

La maladie des ensileurs est une pathologie bien connue des vétérinaires, mais peu décrite en médecine humaine. Elle peut se présenter sous la forme d’une bronchiolite mais aussi d’un œdème lésionnel [1] parfois létal, nécessitant une reconnaissance rapide de l’exposition et sa correction.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 36 - N° S

P. A227 - janvier 2019 Retour au numéro
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