La sarcoïdose est une granulomatose systémique sans étiologie connue, touchant plusieurs organes, et caractérisée par la présence de granulome épithélioïde et gigantocellulaire sans nécrose caséeuse.
L’objectif de ce travail est d’étudier les manifestations extra-thoraciques de la sarcoïdose. Dans ce sens, nous avons mené une étude rétrospective portant sur 119 patients hospitalisés pour une sarcoïdose, colligés au service des maladies respiratoires du CHU Ibn Rochd de Casablanca sur une période allant de 2000 à 2018. La moyenne d’âge était de 59 ans (extrêmes : 26–84 ans), une nette prédominance féminine était notée à savoir 86 % des cas.
Le diagnostic de sarcoïdose était retenu sur des éléments de présomption cliniques, radiologiques et biologiques avec ou sans preuve histologique. 15 % des patients représentaient un tabagisme actif. Pour ce qui est des antécédents, 35 % des patients étaient hypertendus, 22 % avaient un diabète et 13 % avaient des antécédents de tuberculose. La symptomatologie était dominée par la dyspnée (55 %) et la toux (56 %). La localisation thoracique était présente chez tous les patients. Il s’agissait d’une sarcoïdose aux stades I, II, III et IV dans respectivement 18 %, 56 %, 16 % et 10 % des cas. Les atteintes extra-thoraciques étaient observées dans 45 % des cas, elles étaient dominées par l’atteinte nasale (26 %), cutanée (13 %), ganglionnaire périphérique (12 %), articulaire (7 %), ophtalmique (8 %), une localisation salivaire était observée dans 6 cas, une hypercalcémie dans 6 cas et une atteinte neurologique dans un seul cas. Une preuve histologique a été obtenue chez 62 % des patients par des biopsies bronchiques dans 64 %, ganglionnaire périphérique dans 11 %, biopsie des cornets dans 25 %, cutanée dans 13 % et des glandes salivaires dans 6 %. La fibroscopie bronchique avec lavage bronchioloalvéolaire a été réalisée chez tous les malades. Une lymphocytose était retrouvée dans 76 % des cas. Un traitement a été proposé chez 82 % des patients. Une corticothérapie générale a été instaurée dans 73 % des cas, associée aux immunosuppresseurs dans 9 cas et aux antipaludéens de synthèse dans 5 cas. Chez les malades traités, l’évolution était favorable dans 63 %.
La sarcoïdose peut toucher tous les organes avec une fréquence et une chronologie variables. Certaines localisations extra-pulmonaires sont relativement fréquentes, initiales et le plus souvent évocatrices. Leur recherche devrait être systématique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2018
Publié par Elsevier Masson SAS.