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Syndrome d’apnée obstructive du sommeil et obésité sévère : quelle influence ? - 29/12/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2018.10.561 
R. Fessi , S. Mhamdi, S. Daboussi, C. Aichaouia, Z. Moatemri, I. Mejri, M. Khadhraoui, R. Cheikh
 Service de pneumologie, hôpital militaire, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’obésité est particulièrement fréquente dans le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) et constitue un problème majeur de santé publique. Le but de cette étude est de décrire les particularités cliniques et polygraphiques des patients (pts) apnéiques présentant une obésité sévère afin de déterminer l’impact de l’obésité sur la sévérité du SAOS.

Méthodes

Nous avons rétrospectivement analysé les dossiers de 200 patients atteints de SAOS. Les pts étaient répartis en 2 groupes selon leurs index de masse corporelle (IMC) : G1 : pts présentant une obésité sévère (OS) définie par un IMC35kg/m2. G2 : pts ayant un IMC<35kg/m2.

Résultats

Notre étude a inclus 96 pts (48 %) pour le G1 et 104 pts (52 %) pour le G2. Le G1 était significativement plus âgé (55 ans vs 46 ans ; p<10−3) et comprenait plus de femmes (64 hommes vs 32 hommes ; p<10−3). Le tabagisme était plus marqué dans ce groupe (60,6 % vs 32,3 % ; p<10−3). L’hypertension artérielle, le diabète de type 2, la dyslipidémie ainsi que le syndrome métabolique étaient significativement plus fréquents chez les pts avec OS (p<10−3, 0,003 et 10−3 respectivement). En dehors de la nycturie qui était significativement plus notée dans le G1 (47,9 % vs 26,9 % ; p=0,002), les symptômes diurnes et nocturnes du SAOS étaient comparables entre les 2 groupes. À la biologie on a noté pour le G1 un taux plus élevé de plaquettes (p=0,01) et plus bas d’hémoglobine (p=0,017). L’index d’apnée hypopnée moyen (IAH) était comparable entre les 2 bras cependant on a montré une fréquence plus élevée du SAOS léger dans le G2 (34,6 % vs 21,9 % ; p=0,04). L’index de désaturation nocturne (ID) était significativement plus élevé dans le G1 (24,5/h vs 19,9/h ; p=0,014) tandis que la saturation moyenne nocturne (SpO2n) était plus basse (p=0,05). En effet seulement chez ces pts, l’IMC était corrélé à l’IAH, à l’ID et inversement à la SpO2n (p=0,006, 0,04 et 0,007 respectivement). La spirométrie a montré plus fréquemment un syndrome restrictif (p=0,01) dans le G1 et un profil normal pour le G2 (p=0,009). La DLCO était significativement plus basse chez les pts sévèrement obèses (23 % vs 27,8 % ; p=0,000). D’autre part, on a retrouvé chez ces pts des corrélations significatives entre la SpO2n, d’une part, et le VEMS (p=0,001 vs 0,06), la CVF (p=0,4 vs 0,2) et la CPT (r=0,37 vs r=0,24), d’autre part.

Conclusion

Il ressort de cette étude que l’obésité sévère est un facteur aggravant du SAOS. D’où l’intérêt de la réduction pondérale dans la prise en charge de ces pts.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 36 - N° S

P. A244 - janvier 2019 Retour au numéro
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