En Tunisie, l’association de drogues fixes (ADF) a été recommandée pour le traitement de la tuberculose (TB) par le programme national de lutte anti-tuberculose depuis juillet 2009 en conformité avec les recommandations de l’OMS. Si l’efficacité des ADF a été démontrée par de nombreuses études, le profil des patients tuberculeux traités par ADF et non observants demeure inconnu. But : déterminer les facteurs prédictifs de mauvaise observance du traitement par l’ADF au cours de la TB active.
Étude multicentrique comparative (2010–2017) sur dossiers de patients suivis pour tuberculose active à l’hôpital A. Mami Ariana et traités par l’ADF (isoniazide75mg+rifampicine 150mg+éthambutol 275mg et pyrazinamide 400mg).
Quatre cent soixante patients étaient colligés (âge moyen : 40 ans ; 323 hommes et137 femmes). La localisation pulmonaire était prédominante (76,6 %). Le délai moyen de consultation était de 24jours. Les facteurs de risque de TB étaient notés dans 82 % des cas. Les comorbidités notées dans 76 %. Le délai moyen du début du traitement par rapport au diagnostic était de 10,5jours. La prévalence des patients non observants était estimée à 12,4 % (n=57). Ces patients étaient plus âgés (45 ans versus 39 ans ; p>0,05), sans profession (35 % vs 28 %), sans couverture sociale (40 % vs 54 %) et ayant plus de facteurs de risque de TB : tabac (81 %), éthylisme (69 %), incarcération (9 %), toxicomanie (29 %). La mauvaise tolérance au traitement était corrélée au niveau scolaire bas, au tabac (p<0,05), aux comorbidités (p=0,055) et à une mauvaise tolérance du traitement anti-TB.
La prise en charge précoce des effets secondaires liés au traitement plus fréquent à la phase initiale du traitement, le sevrage tabagique et l’éducation contribuent essentiellement à une meilleure adhérence au traitement anti-TB.
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Publié par Elsevier Masson SAS.