La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) peut se compliquer d’insuffisance respiratoire avec hypoventilation alvéolaire à un stade évolué de la maladie et jusqu’à présent seule l’oxygénothérapie longue durée a permis d’améliorer la survie de ces patients. L’utilisation de la ventilation non invasive (VNI) à l’état stable dans ce contexte reste encore très débattue bien qu’elle soit largement utilisée dans le monde. Notre objectif a été d’analyser les facteurs prédictifs de survie chez les patients BPCO sous VNI avec un recul à 5 ans, à partir de la cohorte de patients BPCO en Aquitaine.
Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective et multicentrique réalisée à partir des patients BPCO ventilés par VNI issus de la cohorte PALOMB. Nous avons réalisé une analyse descriptive de notre population et de leur évolution à 5 ans. Puis nous avons évalué les facteurs prédictifs de survie des patients sous VNI après 5 ans de suivi.
Quatre-vingt-trois patients ont été inclus dans notre cohorte, 51 patients ont été inclus dans l’analyse à 5 ans. L’âge moyen toute la cohorte était de 66 ans, avec 65 % d’hommes. Les indications à l’instauration de la VNI était une hypercapnie chronique (33,7 %), au décours d’une exacerbation hypercapnique (41 %) et un overlap syndrome (25,3 %). L’IMC moyen était de 29,9kg/m2. À l’introduction de la VNI le VEMS moyen était de 38,3±14,47 % de la théorique, la PaCO2 moyenne était de 53,11±7,04mmHg et la PaO2 moyenne de 57,05±9,78mmHg. La ventilation était réalisée avec une PEP moyenne de 5,6cm H2O et une IPAP de 15,3cm H2O (AI moyenne 9,7cm H2O) ; l’observance à 1 an était de 6,82±3,4h. On retrouvait une amélioration statistiquement significative de la PaCO2 au cours du temps après la mise sous VNI (−6,63mmHg à 1 an), ainsi qu’une diminution du nombre d’hospitalisations. Le VEMS et la distension relative (VR/CPT) restent stables au cours du temps sous VNI. En analyse bivariée, un VEMS élevé et un poids élevé étaient associés à la survie. En analyse multivariée seule la présence d’une cardiopathie ischémique et d’arythmie cardiaque était associée au décès des patients.
Cette étude rétrospective montre qu’il y a peu de patients sévères ventilés dans la cohorte Palomb. La mortalité des BPCO sévères est de 33 % à 5 ans. Il semble y avoir une efficacité de la VNI sur la PaCO2 et le nombre d’hospitalisations. La cardiopathie ischémique et l’arythmie cardiaque sont des facteurs de risque de mortalité à 5 ans.
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Publié par Elsevier Masson SAS.