La prise en charge des cancers bronchiques a beaucoup évolué ces dernières années, avec l’avènement des thérapies ciblées orales (TCO). Néanmoins, leur utilisation a fait apparaître de nouvelles problématiques dans la prise en charge ambulatoire des patients de plus en plus âgés et polymédiqués, notamment de par leurs spécificités pharmacologiques (interactions avec médicaments/alimentation, risque de mauvaise adhérence, automédications). En réponse à ces complexités, des consultations pharmaceutiques ont été mises en place. Le but de ce travail est d’évaluer l’impact de ce type de consultations au sein d’un service de pneumologie.
Étude prospective et monocentrique portant sur des consultations pharmaceutiques lors de primo-prescriptions et de suivi à M1, M2 et M6 de 11 TCO différentes. Chaque entretien consistait en un apport d’informations sur la TCO au patient, les effets indésirables et leur gestion, la réalisation d’un bilan médicamenteux optimisé en vue d’intégrer les comportements de santé du patient (automédication, alimentation) et prévenir le risque potentiel d’interactions avec la TCO. À l’issue de l’entretien, toutes interventions pharmaceutiques (IPs) étaient transmises aux pneumologues et tracées.
Au total, 115 entretiens ont été réalisés, dont 97 % en hospitalisation programmée, incluant 63 patients (âge 63,4±11,8 ans, sex-ratio H/F 0,77, IMC de 27,3±8,4kg/m2). La majorité (85,7 %) des patients vivent en zone urbaine, avec accès immédiat à une pharmacie. Cinquante-six entretiens reposaient sur une initiation de TCO, dont 9 (16,1 %) portaient sur une modification de TCO. Cinquante-sept entretiens de suivi ont été réalisés, dont 25 (43,9 %), 10 (17,5 %), 7 (12,3 %) et 15 (26,3 %) à M1, M2, M6 et autres périodes, respectivement. Avant initiation de la TCO, chaque patient avait en moyenne 6,0±4,2 médicaments à domicile. Parmi les patients, 54,0 % et 30,2 % avaient recours à l’automédication et à la phytothérapie, respectivement. À l’issue des entretiens, 149 IPs ont conduit à une modification thérapeutique de l’ordonnance du patient, soit 1,30 IPs par consultation. Les IP réalisées étaient directement imputées à la présence d’une TCO dans 77,2 % des cas, dont une majorité concernait (74 ; 64,3 %) des problèmes d’interactions avec la TCO. L’ensemble des IPs est détaillé dans le Tableau 1.
Les consultations pharmaceutiques, associées à une bonne coopération avec les pneumologues, ont permis d’améliorer la prise en charge globale des patients sous TCO.
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Publié par Elsevier Masson SAS.