Les tumeurs de l’apex pulmonaire (TAP) sont des tumeurs rares qui représentent moins de 5 % de l’ensemble des tumeurs bronchopulmonaires. Malgré le progrès des moyens diagnostiques et thérapeutiques, le pronostic reste réservé. Le but de notre étude est de déterminer les facteurs influençant la survie des patients porteurs d’une TAP.
C’est une étude rétrospective portant sur 40 dossiers de patients hospitalisés à notre service pour prise en charge de tumeur de l’apex pulmonaire entre 2002 et 2018.
Notre population était caractérisée par une nette prédominance masculine (97,5 %) avec un âge moyen de 57 ans. La médiane de survie de nos patients était de 11±2,7 mois. Elle était variable selon l’intoxication tabagique : les patients ayant un tabagisme moyen>50 paquet-année avaient une survie plus courte mais sans différence statistiquement significative (12 mois vs 11 mois, p=0,1). La survie était meilleure chez les patients âgés de moins de 65 ans (13 mois vs 5 mois pour les âgés de plus de 60 ans, p=0,06). L’état général a nettement influencé la survie : elle était de 13 mois chez les patients ayant un score de Performance Status (PS)<2 et de 2 mois chez les patients ayant un PS ≥2 (p<0,001). Le stade tumoral a significativement influencé la survie : elle était de 21 mois pour les patients ayant un stade II, 30 mois pour le stade III, et de 7 mois pour le stade IV (p=0,001). La survie était meilleure chez les patients ayant reçu un traitement chirurgical associé à une radio-chimiothérapie (108 mois versus 12 mois pour les patients ayant bénéficié d’une chirurgie avec chimiothérapie, 14 mois en cas de chimiothérapie seule, 11 mois pour les patients traités par radio-chimiothérapie, 3 mois pour les patients ayant eu un traitement symptomatique exclusif, p<0,005).
À travers notre étude, nous concluons que l’altération de l’état général, le stade tumoral et l’absence du traitement à visée carcinologique étaient des facteurs prédictifs de mortalité chez les patients atteints de tumeur de l’apex pulmonaire. Une meilleure prise en charge de ces facteurs permet d’améliorer le pronostic des patients.
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Publié par Elsevier Masson SAS.