L’exposition domestique à la biomasse est un facteur de risque des maladies respiratoires chroniques et notamment dans les pays en voie de développement. Le but de ce travail était de rechercher une association entre l’exposition à la biomasse et les symptômes respiratoires chroniques dans une zone sahélienne du Cameroun.
Dans cette étude transversale allant de décembre 2017 à avril 2018 (4 mois) dans les villes de Garoua et Figuil, les sujets âgés d’au moins 21 ans ont été inclus selon un échantillonnage multistratifié à trois degrés. L’exposition à la biomasse était définie par l’utilisation de charbon, sciure, bois, résidus de récolte ou excréments comme principal moyen de cuisson durant plus de 6 mois dans leur vie. La régression logistique a été utilisée pour rechercher les facteurs associés à cette exposition.
Des 2553 sujets inclus, 1326 (51,9 %) étaient des femmes et l’âge médian (25e–75e percentile) était de 40 (30–54) ans. Le tabagisme était retrouvé chez 144 (5,6 %) sujets et 189 (7,4 %) étaient des ex-fumeurs. La prévalence [intervalle de confiance à 95 % (IC95 %)] de l’exposition à la biomasse était de 88,1 (86,7–89,2) %. Les femmes étaient plus exposées que les hommes (55 % vs 29,2 % ; p<0,001). La répartition entre les patients exposés à la biomasse et ceux non exposés était similaire en ce qui concerne : la toux chronique (3,3 % vs 4,3 % ; p=0,39), l’expectoration chronique (22,6 % vs 25 % ; p=0,78), la dyspnée d’effort (15,2 % vs 13,8 % ; p=0,51) et la bronchite chronique (2,5 % vs 3,3 % ; p=0,44). Après analyse multivariée incluant les potentiels facteurs de confusion, aucun symptôme respiratoire chronique n’était associé à l’exposition à la biomasse.
La prévalence de l’exposition à la biomasse est élevée en zone sahélienne au Cameroun et les femmes sont plus exposées. L’imputabilité de cette exposition aux symptômes respiratoires chroniques reste encore à prouver dans ce milieu notamment chez les femmes.
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Publié par Elsevier Masson SAS.