L’asthme est plus fréquent et plus sévère chez la femme après l’âge de la puberté. L’objectif de notre étude était d’étudier la relation entre les paramètres anthropométriques et la fonction respiratoire chez la femme asthmatique en comparaison à un groupe d’hommes.
Il s’agissait d’une étude transversale qui était réalisée au centre hospitalier universitaire La Rabta entre février et mai 2019 et ayant inclue 60 patients suivis pour un asthme à l’état stable. Les patients ayant d’autres pathologies respiratoires associées, les femmes enceintes ou allaitantes, et ceux ayant une mauvaise observance thérapeutique évaluée par le questionnaire de Morisky ont été éliminés. L’évaluation du contrôle de l’asthme a été faite selon les critères de GINA 2018. Une spirométrie et une mesure des paramètres anthropométriques (poids, taille, IMC, TT) ont été réalisées. Les valeurs de l’IMC et du TT ont été comparées aux normes établies par l’OMS. L’obésité abdominale a été définie par un TT>102cm chez l’homme et TT>88cm chez la femme. Pour l’IMC les normes étaient : IMC<18,5kg/m2 : maigreur ; IMC : 18,5–25kg/m2 : poids normal ; IMC : 25–30kg/m2 : surpoids ; IMC≥30kg/m2 : obésité. Les sujets inclus ont été divisés en deux groupes en fonction du sexe : G1 (45 femmes) et G2 (15 hommes).
L’âge moyen était comparable entre les deux groupes (45,2 contre 46,3 ans ; p>0,05). L’asthme était modéré à sévère chez 65 % des patients du G1 contre 48 % dans le G2 (p=0,03). Une corrélation positive significative a été retrouvée entre l’IMC et le TT (r=0,123 ; p=0,001). L’IMC et le TT moyens étaient statistiquement plus élevés chez les femmes (p=0,01). La fréquence de l’obésité était plus élevée dans le G1 (60 % contre 33 % ; p=0,02). L’obésité androïde a été également plus notée dans le G1 (45 % contre 20 % ; p=0,01). Sur le plan fonctionnel, l’IMC et le TT étaient significativement et inversement corrélés à la capacité vitale forcée (r=0,153 ; p<0,001) chez les femmes et non pas chez les hommes. L’obésité et l’obésité abdominale étaient associées à un plus mauvais contrôle de l’asthme dans les deux groupes (p=0,001).
L’obésité est fréquente au cours de l’asthme et elle est corrélée à un plus mauvais contrôle de l’asthme surtout chez les femmes.
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Publié par Elsevier Masson SAS.