Pathologie respiratoire chronique et invalidante, la BPCO reste encore méconnue et sous-diagnostiquée en Afrique noire subsaharienne, malgré un tabagisme croissant.
Pour comprendre la place de la BPCO dans les demandes de soins en Côte d’Ivoire, nous avons mené une étude rétrospective et descriptive des informations médicales recueillies sur des malades hospitalisés dans le service de pneumologie au CHU de Bouaké, entre janvier 2013 et décembre 2016.
Sur 1764 malades hospitalisés, nous avons dénombré 45 cas de BPCO, soit une prévalence hospitalière de 2,5 %. La BPCO est plus fréquente (56 %) après 65 ans. Elle touche 41 (91 %) hommes contre 4 (9 %) femmes. Ces malades ont été exposés à la fumée de tabac dans 89 % des cas, avec une intoxication tabagique moyenne de 26,3 paquet-années. Les principaux symptômes respiratoires présentés par les malades BPCO étaient la dyspnée chronique (86,7 %) et la toux productive (62,2 %), associés à des signes d’insuffisance cardiaque dans 20 % des cas. La spirométrie a été réalisée chez 22 (48,9 %) malades atteints de BPCO. Parmi eux, 10 (45,5 %) malades ont présenté une chute du VEMS<30 %. La prise en charge thérapeutique consistait à administrer des aérosols de bronchodilatateurs (91 %), en association avec des antibiotiques (84,4 %). L’oxygène et les corticoïdes ont été fournis à 28 (62 %) malades et 25 (55,5 %) malades BPCO ont accepté le sevrage tabagique. L’issue de l’hospitalisation a été défavorable avec 9 (20 %) décès parmi les malades BPCO hospitalisés.
La BPCO est une maladie émergente en Afrique, en lien avec le tabagisme. Elle représente un défi majeur pour les systèmes de santé fragiles dans nos pays. Sa prise en charge efficace impose donc aux états africains un engagement ferme et déterminé à lutter contre la production et la consommation du tabac sous toutes ses formes.
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Publié par Elsevier Masson SAS.