En France, environ 10 % des patients diagnostiqués avec un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) sont octogénaires. L’efficacité du nivolumab dans cette population spécifique est peu connue et les données de vie réelle représentent une source d’information pertinente. Le but de cette étude était de décrire l’utilisation et l’efficacité du nivolumab chez les patients âgés de 80 ans et plus.
À partir des données hospitalières du PMSI, une cohorte rétrospective, regroupant tous les patients atteints de cancer bronchique (code CIM10 : C34*) et ayant initié nivolumab en 2015–2016 après une chimiothérapie, a été suivie jusqu’au 31 décembre 2017 (suivi minimum de 12 mois). Les caractéristiques des patients (données démographiques, comorbidités, antécédents de traitement) ont été recherchées selon deux populations distinctes : ≥80 ans et<80 ans. Le temps avant arrêt du traitement du nivolumab (time to discontinuation [TTD]) et la survie globale (SG) ont été estimés par la méthode de Kaplan–Meier.
Parmi les 10 452 patients atteints de CPNPC initiant nivolumab pendant la période d’inclusion, 514 (4,9 %) étaient âgés de 80 ans ou plus. L’âge moyen à l’initiation du groupe octogénaire était de 82,5 ans (±2,4) vs 62,8 ans (±8,8) pour le reste de la cohorte. Les patients octogénaires étaient plus fréquemment des hommes (p<0,001) et souffraient plus fréquemment d’hypertension et de diabète (p<0,001). En revanche, les métastases cérébrales, l’insuffisance rénale, la BPCO, l’insuffisance pulmonaire et les autres maladies pulmonaires chroniques étaient significativement moins fréquentes dans le groupe octogénaire (p<0,001). Les courbes de TTD ont permis d’estimer des médianes de durée de traitement identiques entre les deux groupes (2,8 mois). La SG médiane était similaire (≥80 ans : 11,5 mois contre≥80 ans ;<80 ans : 11,6 mois) et les taux de survie à 1 an et 2 ans étaient également comparables. Les résultats pour les deux groupes sont présentés dans le Tableau 1.
Parmi les patients initiant nivolumab au cours de la période d’étude, seul un faible pourcentage étaient âgés de 80 ans ou plus (<5 %). Le profil de ces patients âgés suggère une sélection prudente par les cliniciens pouvant participer à la similarité des résultats de survie avec la population non âgée.
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Publié par Elsevier Masson SAS.