L’obésité est un facteur de risque majeur du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), et comme cette entité est lié à un collapsus des voies aériennes causant des apnées et donc des épisodes de désaturation nocturnes, on a jugé intéressant d’évaluer la relation entre l’obésité et la désaturation nocturne et la sévérité du SAOS.
Il s’agit d’une étude prospective descriptive transversale. Période d’étude entre octobre 2016 et juin 2019. Tous les patients avaient un SAOS confirmé par une polygraphie du sommeil avec enregistrement de la saturation minimale, moyenne et maximale et de l’index de désaturation. L’indice de masse corporelle (IMC) était calculé pour tous les patients à travers le poids et la taille (poids/taille2). L’obésité est définie par un IMC≥30kg/m2. Notre population est divisée en deux groupes G1=patients obèses, G2=patients non obèses.
Au total 346 ont été inclus dans notre étude, l’âge moyen était de 56 ans (18–86). Notre population était majoritairement féminine avec un sex-ratio 0,32 (112 H/234 F). Les signes cliniques étaient dominés par les ronflements nocturnes dans 93 % des cas, la somnolence diurne dans 77,5 %, les céphalées matinales dans 67,4 %, la fatigue matinale dans 41 %, la sécheresse buccale dans 56 %, les réveils en sursaut dans 41 % des cas. L’obésité était notée dans 83,4 % des cas avec IMC moyen de 36,6±7,5kg/m2. Le SAOS était sévère dans 133 cas dans G1 vs 23 cas dans G2 (p=0,4). L’index d’hypopnée était de 15,1±11,1/h dans G1 vs 10,1±6,8/h dans G2 (p=0,01). L’index d’apnée était de 18,3±20, 1/h dans G1 vs 17,8±18,7/h dans G2 (p=0,8). L’index d’apnées hypopnées était de 33±23,2/h dans G1 vs 27,3±19,4/h dans G2 (p=0,09). L’index de désaturation moyen était de 26/h dans G1 vs 21/h dans G2 (p=0,01). La saturation minimale était de 74,8±14,3/h dans G1 vs 76,1±14,8/h dans G2 (p=0,5). Le syndrome métabolique était de173 cas dans G1 versus 113 cas dans G2 (p=0,1). La stéatose hépatique (159 cas vs 25 cas p=0,2).
L’obésité constitue un facteur du risque du SAHS mais aussi un facteur de sévérité de cette atteinte d’où l’intérêt de la prendre en charge en plus de la prescription de la CPAP.
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Publié par Elsevier Masson SAS.