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Particularités cliniques et radiologiques de la tuberculose pulmonaire chez les fumeurs de narguilé - 05/01/20

Doi : 10.1016/j.rmra.2019.11.606 
M. Kacem , S. Essebaa, S. Maazaoui, S. Hbibeche, C. Habbouria, H. Racil, N. Chaoueche
 Service de pneumologie II, hôpital Abderrahmene Mami, Ariana, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La tuberculose reste l’une des premières causes de mortalité par maladies infectieuses. Sa forme pulmonaire est fréquente dans notre pays. Plusieurs études s’intéressent à l’impact de la consommation de la cigarette sur cette maladie toutefois peu d’études se sont intéressées aux patients tuberculeux fumeurs de narguilé bien que celle-ci est de plus en plus répandue de par le monde. Le but de notre étude est de rechercher les particularités cliniques, bactériologiques, radiologiques et évolutives de la tuberculose pulmonaire chez les fumeurs de narguilé.

Méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective sur deux ans, 70 patients, tous tabagiques, ont été colligés ayant une tuberculose pulmonaire confirmée et suivie sur au moins un an. Nous avons exclu 20 patients n’ayant pas totalisé le traitement ou décédé avant la fin du traitement. Deux groupes ont été comparés : patients fumeurs de narguilé (N1=14) et patients non-fumeurs de narguilé (N2=36).

Résultats

Tous sont de sexe masculin. L’âge moyen des patients de N1 était de 30,5±10,2 ans vs 42,5±14,2 ans, (p=0,086) avec un niveau socioéconomique plus bas (N1=71,4 % vs N2=41,7 %, p=0,05). L’intensité moyenne de l’intoxication tabagique était de 14,9±12,4 PA pour le N1 vs 25,7±29,0 PA (p=0,18). La consommation de cannabis et de drogues dures était respectivement de N1=57,1 % vs N2=2,8 %, (p<0,0001) et de N1=28,6 % vs N2=8,3 %, (p=0,085). Des antécédents d’incarcération ont été notés dans les deux groupes (N1=35,7 % vs N2=8,3 %, p=0,03). Un contage tuberculeux familial était plus fréquent dans le groupe N1 (78,6 % vs 47,2 %, p=0,044). Plus de formes de suppurations étaient notées dans le groupe N1 (14,3 % vs 8,3 %, p=0,13). Sur le plan biologique, le rapport lymphocytes–PNN était plus important dans le groupe N1 (5,3 vs 4,4, p>0,05). Les patients du groupe N1 avaient plus d’intolérance au traitement combiné (21,4 % vs 8,3 %, p=0,2). Des réactions allergiques cutanées ont été notées dans 14,3 % vs 0 % ; p=0,006. Le retard de négativation était noté dans 21,4 % dans le groupe N1 vs 44,4 %, p=0,118. Aucun cas de TBC-MDR n’a été noté dans les 2 groupes.

Conclusion

Le narguilé pourrait influencer la présentation radiologique et la tolérance au traitement des patients tuberculeux. Des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux préciser l’effet du narguilé chez cette population.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 12 - N° 1

P. 267 - janvier 2020 Retour au numéro
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