Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est une pathologie fréquente et est associé avec une morbi-mortalité cardiovasculaire importante, dans de nombreuses études souvent limitées par de petits effectifs. Le but de cette étude est d’obtenir des données épidémiologiques récentes sur la prévalence du SAS en France et d’évaluer son association avec les maladies cardiovasculaires dans une large population.
Il s’agit d’une étude épidémiologique portant sur les 52 591 participants de la cohorte en population CONSTANCES, inclus entre 2013 et 2016 et ayant réalisé un dépistage du SAS en 2017 sur la base du questionnaire de Berlin. Un interrogatoire un examen clinique et une biologie standard étaient réalisés à l’inclusion et le suivi était réalisé au travers des questionnaires annuels de suivi de la cohorte CONSTANCES, les évènements cardiovasculaires étaient les infarctus du myocarde (IDM) ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC) auto-déclarés dans ces questionnaires entre 2014 et 2017. Les odds ratios (OR) ont été calculés avec un intervalle de confiance à 95 % (IC95 %) ajusté sur l’âge et le sexe.
La prévalence du SAS était de 16,7 %. La prévalence de la dyslipidémie était de 62 % dans le groupe SAS vs 37,7 % dans le groupe non SAS (OR=2,09, IC95 % [1,98–2,2]) et la prévalence du diabète de 9,6 % vs 2,5 % respectivement (OR=2,99, IC95 % [2,71–3,3]). La prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) était de 56,6 % dans le groupe SAS vs 8,4 % dans le groupe non SAS (comme attendu puisque la présence d’une HTA est un des critères du Questionnaire de Berlin). Après 3 ans de suivi, chez les patients du groupe SAS 1,1 % ont déclaré la survenue d’un AVC et 1,1 % la survenue d’un IDM vs 0,3 % et 0,3 % dans le groupe non SAS respectivement (OR=2,32, IC95 % [1,77–3,03] et OR=2,07, IC95 % [1,59–2,69]).
Ces résultats confirment que le SAS est une maladie fréquente dans la population générale française et est associée à un haut risque cardiovasculaire et une augmentation de la fréquence de survenue d’évènements cardiovasculaires que chez les patients avec un dépistage du SAS négatif. Le caractère indépendant de cette association avec les facteurs de risque cardiovasculaire connus va faire l’objet de prochaines études au sein de la cohorte CONSTANCES.
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Publié par Elsevier Masson SAS.