Dans les maladies respiratoires chroniques, la dyspnée est responsable de souffrance et de handicap. Les outils cliniques considèrent la dyspnée comme un symptôme d’intensité stable dans le temps ou analysent les épisodes aigus. Cependant, la dyspnée est variable au cours de la journée et de la nuit, notamment dans l’asthme et la BPCO. Cette variabilité pourrait avoir un impact émotionnel.
Des patients suivis pour BPCO, asthme et pathologie interstitielle diffuse ont rempli un calendrier de dyspnée composé d’échelles de Borg, 5 fois par jour (matin, midi, après-midi, soir et nuit [évaluation au réveil]) pendant une semaine. Nous avons calculé le coefficient de variation du score de Borg sur la semaine pour chaque patient et évalué sa corrélation avec les scores d’anxiété et dépression de l’échelle HAD, et les dimensions affectives (A1 et A2) de la dyspnée selon le questionnaire Multidimensionnal Dyspnea Profile (MDP) portant sur le pire épisode de dyspnée dans la semaine précédente.
Cinquante-huit patients ont participé dont 28 asthmatiques (âge : 50 ans [35–60], VEMS 67 % [45–91]), 20 BPCO (âge : 60 ans [56–68], VEMS 59 % [27–90]) et 10 patients avec une pneumopathie interstitielle diffuse (âge : 73 ans [62–81], CVF 90 % [63–107]). Le score de Borg moyen sur une semaine était de 1,4/10 [0,6–2,7], le score maximal de 3/10 [2–4] et le coefficient de variation de 43 % [24–94]. Le score HAD-anxiété était de 7/21 [5–10] et le score HAD-dépression de 4/21 [2–7]. Le score d’inconfort respiratoire immédiat MDP-A1 était de 5/10 [3–7] et le score affectif MDP-A2 de 7/50 [2–21]. Les patients des 3 groupes rapportaient principalement un manque d’air, une respiration forte et une anxiété. Le coefficient de variation du score de Borg n’était pas corrélé avec les scores HAD-anxiété (r=0,20, p=0,13), HAD-dépression (r=0,21, p=0,10), MDP-A1 (r=0,05, p=0,71) et MDP-A2 (r=0,21, p=0,12). Le score de Borg maximal était corrélé avec les scores MDP-A1 (r=0,52, p<0,01) et MDP-A2 (r=0,43, p<0,01) mais pas avec les scores HAD- anxiété (r=0,21, p=0,12) et HAD-dépression (r=0,2, p=0,11).
Les résultats de cette étude préliminaire suggèrent que la variabilité quotidienne de la dyspnée n’influence pas la composante émotionnelle de la dyspnée, l’anxiété et la dépression.
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Publié par Elsevier Masson SAS.