En moyenne 23 fois plus élevée que dans la population générale, la situation de la tuberculose (TB) dans les prisons en Afrique subsaharienne constitue un problème de santé publique majeur, et en particulier dans les prisons camerounaises. En 2018, ont été organisées des campagnes de masse de la TB dans des prisons camerounaises, afin de diagnostiquer et prendre en charge les cas de tuberculose pulmonaire bactériologiquement confirmés (TPB+) ratés par le dépistage de routine, et identifier les cellules/quartiers des cas TPB+ pour un contact tracing.
En 2018, des campagnes de masse ont été organisées dans 39 prisons camerounaises. Étaient considérés comme suspects de la tuberculose, les détenus qui toussaient depuis au moins une semaine. Les autres symptômes de la tuberculose étaient également recherchés. Un questionnaire pour colliger les données démographiques et les informations concernant les symptômes de la TB leur était proposé. Un examen de crachat par Genexpert ou TB Lamp était utilisé pour la détection de Mycobacterium tuberculosis. Les données collectées ont été saisies dans un masque conçu à cet effet avec le logiciel « Epidata ». La confidentialité des réponses et des résultats a été sauvegardée par l’emploi d’un numéro d’identification sur le questionnaire. L’analyse de ces données a été faite avec l’aide des logiciels « Epidata analysis » et épiinfo, un test de Chi2 a été réalisé pour évaluer les facteurs de risque associés à la TB. Ceux avec une p-value<0,005 étaient considérés comme significatif à l’analyse linéaire d’un test au GenExpert. Un test volontaire au VIH leur était également proposé.
Plus de 50 % (39/78) des prisons ont été concernées par ces campagnes de masse de la tuberculose en 2018. Soit environ 67,7 % (20772/30701) des détenus sur l’ensemble du territoire dépistés ; 16,5 % (3423/20772) dont 96,6 % d’hommes et 3,4 % de femmes étaient suspects de la tuberculose. Quatre pour cent (136) de cas de TPB+ ont été notifiés et pris en charge. Parmi les cas suspects, 1,02 % (35) ont été notifiés VIH positif, 3 % (4) étaient co-infectés TB/VIH.
Ces campagnes de masse ont révélé que malgré un programme performant de lutte contre la TB dans les prisons, les cas de TPB+ non détectés restent non négligeables.
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Publié par Elsevier Masson SAS.