L’aspergillose pulmonaire chronique (APC) affecte 3 millions de personnes dans le monde. Il peut être confondu avec une tuberculose pulmonaire à BK négative car les symptômes et les images radiologiques sont similaires. On estime à 1,2 millions le nombre de personnes atteintes d’APC lié à la tuberculose. Il est en effet à noter que le Cambodge est un pays à forte endémicité tuberculeuse.
Une étude prospective a été réalisée sur des patients hospitalisés de janvier à octobre 2018 et inclus dans une précédente étude du Dr Yannick Caron dans le cadre du projet Aspa (Aspergillus and aspegillosis in Cambodia) financé par l’Institut Pasteur (Paris).
Un diagnostic d’APC a été posé sur 15 % (78/532) des patients inclus à l’hôpital de l’Amitié Khméro-Soviétique (AKS). Sur les 78 cas d’APC, la moyenne d’âge des patients était de 57 ans. Le sex-ratio homme/femme=1,6. Les symptômes les plus fréquents étaient une toux chronique (97 %), une dyspnée (78 %), une asthénie (68 %), une hémoptysie (65 %) et des douleurs thoraciques (64 %). Soixante-dix-sept pour cent des patients ont montré une perte de poids et 31 % avaient une IMC de moins de 18kg/m2. Soixante-huit pour cent des patients présentaient une pneumopathie sous-jacente avec l’antécédent de tuberculose de 46 % des patients. Les scanner disponibles pour seulement 54 patients, 27 cas avaient des images en grelot avec de la bronchiectasie (76 %), de la condensation pulmonaire (48 %), une atteinte pleurale (46 %), une atélectasie (39 %), un épaississement de la paroi cavitaires (39 %), des bulles d’emphysèmes (35 %). L’espèce d’Aspergillus la plus fréquente est Aspergillus flavus.
Les aspergilloses pulmonaires sont les infections mycosiques pulmonaires les plus fréquentes, qu’on a trouvé pour jusqu’à 15 % des patients inclus au service de pneumologie à l’AKS. Le diagnostic est basé sur la clinique, l’imagerie et la sérologie aspergillaire positive sont aussi utiles. Il peut être confondu avec la tuberculose, surtout à BK négative. Le traitement médical au long terme est toujours problématique car il est très cher et les principes actifs ne sont pas encore disponibles au Cambodge.
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Publié par Elsevier Masson SAS.