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L’index d’apnées-hypopnées est-il suffisant pour évaluer la gravité du syndrome d’apnées de sommeil ? - 05/01/20

Doi : 10.1016/j.rmra.2019.11.139 
R. Fessi , H. Zaibi, N. Guediri, A. Jarrar, K. Zayen, B. Ourari, J. Ben Amar, H. Aouina
 Pneumologie, hôpital Charles-Nicole, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le syndrome d’apnées du sommeil (SAOS) constitue un véritable problème de santé publique compte tenu de sa haute morbidité cardiovasculaire et métabolique et de ses répercussions sur la vigilance.

But

Déterminer l’implication des comorbidités et des paramètres polygraphiques, souvent ignorés, dans la gravité du SAOS et leurs corrélations avec la sévérité évaluée par l’index d’apnées-hypopnées (IAH).

Méthodes

Étude rétrospective colligeant des patients atteints de SAOS. Les données anamnestiques, anthropométriques et polygraphiques de la désaturation nocturne [index de désaturation en oxygène (IDO) et % de temps passé en dessous de 90 % (T90)] étaient recueillies et analysées. La somnolence diurne était évaluée par l’échelle d’Epworth. Les patients étaient répartis en fonction de l’IAH en SAOS sévère=G1 (97) et léger à modéré (71).

Résultats

Ont été inclus 168 patients d’âge moyen de 52,2 ans (sex-ratio=0,66). Parmi eux, 57,7 % avaient un SAOS sévère et 96 % étaient en surpoids ou obèses avec un IMC moyen à 34,7kg/m2. Les comorbidités cardiovasculaires (51 %) et métaboliques (39 %) étaient fréquentes avec une prévalence non significativement plus élevée de diabète et d’insuffisance cardiaque dans le G1. Nous n’avons pas trouvé de corrélation entre la fréquence et le nombre de comorbidités et l’IAH ni l’IDO ou le T90. Cependant l’obésité était plus fréquente (p=0,028) et plus sévère chez les patients les plus obstructifs (p=0,007) avec une corrélation significative de l’IMC avec l’IAH (r=0,25), l’IDO (r=0,22) et le T90 % (r=0,28). L’IAH était fortement corrélé à l’IDO (r=0,66) et au T90 % (r=0,72). Parmi les symptômes du SAOS, le G1 rapportait plus d’apnées et de réveils nocturnes (p=0,05) et une somnolence diurne plus sévère (p=0,08). Aucune corrélation n’a été par contre notée entre le score d’Epworth et la sévérité de l’IAH et de la désaturation nocturne.

Conclusion

L’IAH seul paraît insuffisant pour juger de la sévérité du SAOS qui semble dépendre de plusieurs facteurs, dont la sévérité de l’hypoventilation nocturne et l’obésité. De ce fait, le recours à des scores composites tenant compte à la fois des événements respiratoires, des phénomènes de désaturation nocturne et de l’IMC, permettrait de définir des phénotypes particuliers reflétant au mieux la réelle gravité du SAOS.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 12 - N° 1

P. 75 - janvier 2020 Retour au numéro
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