Les effets délétères de l’obésité chez les asthmatiques sont reconnus. Son impact précis dans le contrôle et la sévérité de l’asthme n’est pas toujours évident.
Le but de notre étude prospective est de déterminer la fréquence et les conséquences de l’association asthme–obésité chez 330 patients asthmatiques traités par corticoïdes inhalés (69♂, 261♀) qui ont bénéficié d’explorations fonctionnelles respiratoires et d’investigations biologiques. Les patients sont répartis en 2 groupes G1 [(n=158) ; IMC<30kg/m2] et G2 [(n=172) ;≥30kg/m2].
L’âge médian (52 ans) est comparable entre G1 et G2. La prédominance est féminine (79 %). La durée d’évolution de l’asthme (˃20 ans) est plus fréquente en G2 (79,8 %) vs G1 (53,2 %). La fréquence des comorbidités inhérentes ou associées aux 2 pathologies est plus élevée en G2 (52 %) vs G1 (24 %). Les exacerbations annuelles et l’asthme sévère (stades III et IV) sont prévalents en G2 vs G1 et les différences sont très significatives (p<0,01). L’asthme est mieux contrôlé dans le 1er groupe (38,8 %) vs G2 (25,1 %). Des corrélations significatives (p<0,01) sont notées entre la sévérité de l’asthme et son contrôle d’une part et le degré d’obésité d’autre part. L’inflammation systémique inhérente à l’obésité et les troubles ventilatoires induits conditionneraient la qualité du contrôle de l’asthme.
L’obésité, facteur confluant majeur, prédisposerait à la survenue de pathologies respiratoires et/ou contribue à leur aggravation, conduisant ainsi à un problème de santé publique dont la prise en charge est parfois délicate et très dispendieuse.
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Publié par Elsevier Masson SAS.