L’hypertension artérielle pulmonaire (HTP) est une complication fréquente de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) précédant l’évolution vers le cœur pulmonaire chronique. Elle constitue un facteur pronostique indépendant.
Déterminer la prévalence de l’HTP chez les patients atteints de BPCO et étudier sa corrélation avec la capacité à l’exercice, l’obstruction bronchique et la sévérité de la maladie.
À travers une étude prospective sur 2 ans (2016–2017), nous avons recruté des patients porteurs de BPCO évalués à l’état stable. Un test de marche de six minutes, une gazométrie artérielle, une radiographie thoracique et une échographie cardiaque étaient systématiquement réalisés chez tous les patients. Le périmètre de marche (PM), la distance inter-hilaire (DIH), la pression artérielle en oxygène (PaO2), la saturation artérielle en oxygène (SaO2) et la pression artérielle pulmonaire systolique (PAPs) étaient relevés. L’index BODE était calculé chez tous les patients. L’HTP était définie par une PAPS≥35mmHg.
Parmi les 70 patients, 89 % étaient des hommes avec un âge moyen de 65 ans. Le tabagisme était quasi-constant (99 %) avec une intoxication moyenne de 64,31 PA. Les patients étaient classés groupe D dans 70 % des cas. Une HTP était retrouvée dans 47 % des cas. Elle était plus fréquente dans les GOLD C et D (p=0,01). La DIH moyenne était de 11,3cm [8–14] et était significativement plus élevée en cas d’HTP (12,5cm vs 10,8 ; p=0,01). La PAPS moyenne était de 39,1mmHg [23–60] et était corrélée à la sévérité de la dyspnée selon le mMRC (r=0,3). Elle était inversement corrélée au VEMS (r=−0,35), au rapport VEMS/CVF (r=−0,37), à la PaO2 (r=−0,4) et à la SaO2 (r=−0,48). La DIH était corrélée à l’échelle mMRC (r=0,27), au rapport VEMS/CVF (r=−0,26), à la PaO2 (r=−0,44) et à la SaO2 (r=−0,38). Cependant, en dehors d’un PM non significativement plus bas en présence d’HTP (300 et 339,8m ; p=0,4), aucune corrélation n’a été retrouvée entre la PAPs, la DIH et la capacité à l’exercice. La présence d’une HTP était associée à des exacerbations plus sévères nécessitant des hospitalisations plus fréquentes (p=0,004) et à index BODE plus sévère (p=0,037).
L’HTP est fréquente au cours de la BPCO notamment dans les stades avancés et chez les patients les plus obstructifs. Sa présence est témoin d’une maladie plus sévère avec un handicap respiratoire plus important. D’où l’intérêt d’un dépistage et d’une prise en charge précoces.
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Publié par Elsevier Masson SAS.