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Connaissances des risques liés au tabagisme chez des patients hospitalisés à la Clinique de Pneumologie du CHN de Fann de Dakar - 31/03/08

Doi : RMR-06-2006-23-3-0761-8425-101019-200518631 

Y. Dia Kane [1],

N.O. Toure [1],

A. Diatta [1],

E.H.M. Ndiaye [1],

A. Niang [1],

K. Thiam [1],

F.B.R. Mbaye Sylva [1],

A.A. Hane [1]

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Introduction

Le tabagisme est un véritable fléau des temps modernes. Actuellement, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu'il existe environ 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, soit un tiers de la population mondiale. Selon plusieurs études au Sénégal, sa prévalence variait entre 16 et 37 %. Les risques liés à l'usage du tabac sous toutes ses formes sont largement établis. Cependant, « la seule connaissance d'un risque, ne suffit pas à modifier un comportement ».

Nous avons tenté d'évaluer dans une étude préliminaire, les connaissances en matière de risques liés au tabagisme parmi une population de patients hospitalisés à la Clinique de Pneumologie du Centre Hospitalier National de Fann de Dakar.

Patients et méthodes

Il s'agit d'une étude prospective transversale, qui s'était déroulée du 1er décembre 2003 au 31 mai 2004 et qui concernait tous les patients hospitalisés, tabagiques, à la Clinique de Pneumologie du CHN de Fann. Était inclus dans l'étude, tout patient hospitalisé à la Clinique de Pneumologie du CHN de Fann et tabagique. Ils avaient été soumis à un questionnaire en français couplé au test clinique de dépendance de Fagerström.

Résultats

Sur 343 patients hospitalisés, 75 étaient tabagiques, soit 22 %. Parmi les 75 fumeurs, nous ne retrouvions que 2 femmes, soit 2,6 %. Le tabagisme est comme dans toutes les études, l'apanage des catégories sociales défavorisées. Le tiers des patients : 34,7 % (n = 26) avaient fréquenté l'école jusqu'au cycle primaire et 33,3 % (n = 25) n'étaient pas du tout instruits. L'âge de début du tabagisme était en moyenne de 16 ans, avec des extrêmes allant de 9 à 38 ans. Quant au coût mensuel du tabagisme, il était estimé entre 2 et 45 % du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG). De façon concomitante, 44 % des sujets s'adonnaient à la prise de boissons alcoolisées et 2,6 % consommaient du cannabis. Plus des 2/3 des patients (68 %) pensaient que le tabagisme induisait une maladie. Cependant, 22 patients (29,3 %) niaient son implication dans une pathologie quelconque. La majorité des sujets (93,3 %) auraient cessé de fumer au moins depuis l'hospitalisation, mais 6,7 % avaient continué. La consommation de tabac sous forme de cigarette, était estimée en moyenne, à 20 paquets-année. La dépendance à la nicotine était moyenne chez 37 malades (49,3 %) selon le test de Fagerström.

Conclusion

Certaines maladies comme le paludisme, la tuberculose, le SIDA, etc., sévissent à l'état d'endémicité et sont grevées d'une forte mortalité et de morbidité. Sommes-nous autorisés à laisser prospérer ce mal qu'est le tabagisme ? Face à ce fléau, la réponse à apporter doit être multiple, tant individuelle que collective (en faisant de la lutte contre le tabagisme, une priorité de Santé Publique).

Knowledge of the risks of smoking in patients admitted to a respiratory clinic in Senegal

Introduction

Tobacco smoking is truly a modern plague. The WHO estimates that there are 1.3 billion smokers worldwide, about a third of the world's population. In various studies in Senegal the prevalence of smoking has varied between 16 and 36%. The risks associated with smoking are well established. However it is also well established that ‘knowledge of risks alone is not sufficient to modify behaviour.'

We undertook a study to assess knowledge of the risks of smo-king among patients admitted to The Pulmonology Clinic of the Centre Hospitalier National de Fann de Dakar.

Patients and methods

All patients admitted to the clinic between 1st December 2003 and 31st May 2004 were enrolled into this prospective, cross-sectional study. A questionnaire in French was administered together with the Fagerstrom test of clinical addiction.

Results

Of 343 patients admitted 75 (22%) were smokers. Only 2 (2.6%) of the smokers were female. As in previous studies, smo-king was associated with social disadvantage. 34.7% of smokers had attended school to primary level only and 33.3% had had no schooling at all. Mean age of starting smoking was 16 (range 9 to 38 years). The monthly cost of smoking to individuals was estimated at between 2 and 45% of the Guaranteed Minimum Wage (SMIG). 44% of smokers also consumed alcohol and 2.6% smoked cannabis. More than two thirds of patients (68%) thought that smoking caused ill health. The majority of subjects (93.3%) had stopped smoking, at least since admission, though 6.7% continued to smoke. Previous consumption was estimated as a mean of 20 pack-years. Nicotine dependence was defined as medium in 37 patients (49.3%).

Conclusion

Certain diseases such as malaria, tuberculosis and AIDS exist at endemic levels producing considerable morbidity and mortality. We should not allow the epidemic of smoking to continue. Collective action, particularly by pneumologists is required.


Mots clés : Connaissances , Risques , Tabagisme , Patients

Keywords: Knowledge , Risk , Smoking , Patients


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Vol 23 - N° 3

P. 219-225 - juin 2006 Retour au numéro
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