La sévérité et la méconnaissance de la BPCO lui confère un statut particulier, c’est une pathologie sous-estimée et pourtant elle est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité dans le monde, induisant un véritable fardeau économique et social qui est à la fois important et croissant. Le but de notre travail est d’évaluer le taux de diagnostic de la BPCO fait en ambulatoire parmi nos patients BPCO hospitalisés dans le service.
Étude prospective de 349 dossiers de patients présentant une BPCO admis dans le service de pneumologie du CHU de Sétif de 2016 à 2018.
Au total, 349 BPCO ont été suivies, dont 287 hommes et 62 femmes. L’âge moyen était de 62 ans. Parmi les hommes, 80,3 % sont des fumeurs ou ex-fumeurs, l’exposition professionnelle (mines, cimenterie, sidérurgie, fonderie, travail de bois, en milieu agricole…) dans 36,7 % des cas, l’exposition à la biomasse pour 77,8 % des femmes et 35,5 % des hommes. Un interrogatoire précis ainsi que l’étude des carnets de santé des patients et de leurs dossiers médicaux ont permis de déterminer la qualité des praticiens ayant reçu en premier nos malades en ambulatoire : dans 37,5 % des cas, c’est chez un confrère de médecine générale que la 1re consultation a été faite, le pneumologue vient en second dans 34,6 % des cas, les autres spécialistes dans 2 % des cas et enfin, la consultation dans le service des urgences médicales pour 25,8 % des patients. Le motif de consultation est largement dominé par la triade définissant la BPCO à savoir : toux (93,1 %), expectoration (57 %), dyspnée (35,5 %), d’autres symptômes : douleur thoracique (53 %), cyanose (38.6 %), hémoptysie (35,5 %). La réalisation en ambulatoire de l’oxymétrie a été faite dans 39 % des cas, de la radiographie du thorax dans 74,7 % des cas, de la TDM thoracique dans 48,9 % des cas, la spirométrie n’a été réalisée que pour 100 patients, soit 28,6 % des patients, confirmant le sous diagnostic de la BPCO en ambulatoire malgré une symptomatologie bruyante et la présence de facteurs de risque de la BPCO.
C’est le médecin généraliste qui reçoit en premier le malade BPCO, de ce fait, il doit être la pierre angulaire de nos actions : renforcer la formation de ce dernier concernant la prévention des facteurs de risque notamment le tabagisme, les innovations dans le dépistage par la mesure du soufflé qui constitue l’élément incontournable du diagnostic de la BPCO.
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Publié par Elsevier Masson SAS.