Plusieurs paramètres biologiques semblent être perturbés chez les patients infectés par le SARS-CoV-2. Certaines anomalies sont même associées à une évolution clinique défavorable de la maladie.
Déterminer les principales perturbations du bilan hépatique et explorer la relation entre la classification clinique et la dégradation de la fonction hépatique chez les patients atteints de COVID-19.
Étude rétrospective, descriptive et analytique, incluant les patients atteints de COVID-19 hospitalisés dans le CHU Mohammed IV de Marrakech, sur une période allant du 13 mars 2020 au 13 juin 2020. La classification clinique des cas (légers, modérés et sévères) a été effectuée suivant le protocole national de prise en charge des cas COVID-19. Un bilan sanguin complet a été réalisé chez tous les malades. Pour la comparaison des donnés le seuil de significativité retenu était p<0,05.
Cent deux cas répondant aux critères d’inclusion ont été colligés. L’âge moyen était de 44,17±17,19 ans. Cinquante-quatre pour cent des sujets étaient des hommes. Les antécédents les plus fréquents étaient l’HTA et le diabète dans respectivement 10,78% et 6,86% des cas. Selon la classification clinique, il s’agissait d’une atteinte légère ou modérée dans 86,2% des cas et sévère dans 13,8% des cas. Les résultats du bilan hépatique à l’admission ont montré que pour l’ensemble des participants les valeurs moyennes de l’aspartate aminotransférase (AST), l’alanine aminotransférase (ALT), des phosphatases alcalines (PAL) et de la gamma-glutamyltranspeptidase (GGT) étaient respectivement de 35,94±39,94 ; 32,62±18,89 ; 84,93±49,11 et 62,76±67,02. Dans le groupe des patients où l’atteinte était classée légère ou modérée les valeurs moyennes de l’AST, l’ALT, les PAL et la GGT étaient respectivement de 28,87±15,74 ; 29,64±16,42 ; 72,82±32,79 et 49,79±46,79. Une dégradation plus importante de la fonction hépatique était notée dans le groupe de patients sévères où les valeurs moyennes de l’AST, ALT, PAL et GGT étaient respectivement de 80,35±88,19 ; 51,35±23,05 ; 161±65,71 ; 144,50±110,55.
Le COVID-19 est fréquemment associé à une légère anomalie de la fonction hépatique. Les résultats de cette étude suggèrent que les patients ayant une dégradation importante de la fonction hépatique sont plus susceptibles d’évoluer vers une forme grave de la maladie. D’où l’intérêt d’un suivi de l’évolution du bilan hépatique.
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Publié par Elsevier Masson SAS.