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Associations entre la dyspnée dans la vie quotidienne liée à l’obésité, l’évaluation respiratoire et la composition corporelle analysée par absorptiométrie biphotonique à rayons X : étude prospective chez 130 patients candidats à une chirurgie bariatrique - 10/01/21

Doi : 10.1016/j.rmra.2020.11.309 
J. Hagenburg , E. Bertin, J.H. Salmon, J.M. Perotin-Collard, S. Dury, F. Lebargy, G. Deslee, C. Launois
 CHU, Reims, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’obésité est un facteur de risque connu de dyspnée. La dyspnée dans les activités de la vie quotidienne liée à l’obésité a été peu étudiée et ses mécanismes restent encore peu élucidés. Notre objectif était d’identifier les facteurs associés à une dyspnée invalidante au quotidien chez les patients obèses.

Méthodes

Cent trente patients (103 femmes et 27 hommes), candidats à une chirurgie bariatrique avec un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 44,8±6,8kg/m2 ont été étudiés. La dyspnée était évaluée par l’échelle mMRC. Les comorbidités, les paramètres biologiques, les explorations fonctionnelles respiratoires, les gaz du sang artériels, le test de marche de 6min, la force de préhension mesurée avec un dynanomètre à mains ainsi que la composition corporelle par absorptiomètre biphotonique à rayons X (DXA) ont été analysés.

Résultats

Trente et pour cent des patients présentaient une dyspnée invalidante dans la vie quotidienne (mMRC ≥2) (Fig. 1). Le pourcentage de patients présentant une dyspnée mMRC ≥2 augmentait significativement en fonction de l’IMC groupé selon la classification de l’obésité définie par l’Organisation mondiale de la santé (0% pour l’obésité de classe I, 21% pour l’obésité de classe II, 27 % pour l’obésité de classe III et 57% pour la super obésité, p=0,006). En comparaison avec les patients sans dyspnée invalidante (mMRC<2), un score mMRC ≥2 était associé à une plus courte distance parcourue au test de marche de 6min (395±103 vs 457±73m, p<0,001), une diminution des volumes pulmonaires (en particulier du volume de réserve expiratoire [42±28 vs 54±27 %, p=0,012], de la capacité vitale [95±14 vs 106±15 %, p<0,001] et du volume expiratoire maximal en une seconde [95±13 vs 100±15 %, p<0,001]), une augmentation de IMC (48,2±7,7 vs 43,2±5,7kg/m2, p<0,001) et du pourcentage de masse grasse au niveau du tronc (46±5 vs 44±5 %, p=0,010) et de la région androïde (52±4 vs 51±4 %, p=0,023). Il n’existait pas de différence significative concernant les comorbidités (sauf pour l’HTA), les paramètres biologiques, les marqueurs de sarcopénie entre les patients avec (mMRC ≥2) et sans (mMRC<2) dyspnée invalidante.

Conclusion

Une partie de la dyspnée des patients obèses pourrait être expliquée par une diminution des volumes pulmonaires, possiblement en lien avec une augmentation du pourcentage de masse grasse au niveau des régions centrales du corps. Il reste à déterminer si la chirurgie bariatrique, en modifiant la composition corporelle, pourrait avoir un impact sur la dyspnée des patients obèses.

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© 2020  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 13 - N° 1

P. 146-147 - janvier 2021 Retour au numéro
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