Le syndrome d’apnées hypopnées du sommeil (SAHOS) est défini par la récurrence des évènements obstructifs responsables de désaturations nocturnes itératives et de microéveils. D’où une déstructuration de l’architecture du sommeil et une décharge adrénergique créant ainsi une inflammation systémique, expliquant l’association à des comorbidités cardiovasculaires et métaboliques, et une somnolence diurne excessive.
Il s’agit d’une étude prospective descriptive longitudinale menée au service de pneumologie du CHU Mohamed Taher Maamouri de Nabeul, intéressant 346 malades ayant un SAHOS confirmé. Les patients ont été divisés en deux groupes : G1 : patients ayant un score d’epworth≥10 et G2 : patients ayant un score d’epworth<10.
Notre étude a inclus 346 patients porteurs de SAHOS confirmé et répartis en 135 (39 %) dans G1 et 211 (61 %) dans G2. Le score d’Epworth moyen a été de 13. Une prédominance féminine a été notée avec une fréquence de 68 % vs 67 % (p=0,8). Le tabagisme a été noté dans 24 % vs 32 % (p=0,1) avec une consommation moyenne de 32 vs 28 (p=0,5). Les comorbidités les plus associées ont été l’hypertension artérielle dans 53 % vs 57 % (p=0,5), le diabète dans 32 %, l’insuffisance cardiaque dans 5,2 % vs 1 % (p=0,02), l’insuffisance coronaire dans 9,6 % vs 4,1 % (p=0,04), et les AVC dans 4,4 % vs 2,6 % (p=0,3). Le nombre de sujets ayant un risque cardiovasculaire haut a été de 46 (36,5 %) vs 66 (35 %) (p=0,8) avec une moyenne de 39 vs 37 %. Le SAHOS a été sévère dans 51 % vs 43 % (p=0,1), modéré dans 28 % vs 21 % (p=0,1) et léger dans 21 % 36 % (p=0,003). L’IAH moyen a été de 34/h vs 30/h (p=0,6), la saturation moyenne a été de 91 %, l’index de désaturation 30 vs 24 (p=0,1) et le temps passé en dessous d’une saturation de 90 % 8 vs 5 (p=0,02). L’analyse univariée a montré une corrélation entre le score d’Epworth et l’index d’apnées hypopnées (p=0,007), l’index de désaturation (p=0,01) et le risque cardiovasculaire global (p=0,6).
Bien que nous n’avons pas noté une liaison forte entre le score d’Epworth et le risque cardiovasculaire global, mais il semble avoir une place pour prédire la sévérité du SAHOS. D’où la nécessité d’études ultérieure pour mieux étayer cette liaison.
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Publié par Elsevier Masson SAS.