La tuberculose est un problème majeur de santé publique en Algérie. Dans notre pays et en 2018, on a enregistré 23 078 cas de tuberculose avec 16 025 cas de tuberculose extrapulmonaire (TEP) soit 64,9 %. Durant la même année, l’incidence de la TEP était de 38,4 cas/100 000 habitants et la localisation ganglionnaire était la plus fréquente avec 53 % de l’ensemble des TEP. La tuberculose ganglionnaire médiastinale (TGM) a des particularités cliniques, paracliniques, évolutives et thérapeutiques que nous proposons d’évaluer dans ce travail.
Notre étude est descriptive rétrospective sur dossier du malade, concernant 42 cas de TGM, diagnostiqués au niveau de l’unité de contrôle de la tuberculose au sein du service de pneumo-phtisiologie de l’hôpital central de l’armée à Alger sur cinq ans.
L’âge moyen est de 32 ans avec une prédominance masculine (67 %). Les antécédents de tuberculose sont retrouvés dans 3 cas (7,14 %), le contage tuberculeux récent est présent dans 9 cas (21,42 %). Les signes respiratoires révélateurs sont représentés par la dyspnée et la toux retrouvées dans 66,66 % des cas et les signes généraux dans 83,33 % des cas. La radiographie thoracique de face objective un « gros hile unilatéral » dans 12 cas (28,57 %), et un élargissement médiastinal dans 5 cas (11,90 %) ; l’aspect de miliaire est présent dans 4 cas (9.52 %). La TDM thoracique montre des adénopathies occupant toutes les aires ganglionnaires, d’un diamètre allant de 17 à 54mm avec un centre nécrosé dans 44 % des cas. La fibroscopie bronchique montre un aspect inflammatoire dans 40,47 % des cas ; un aspect de compression extrinsèque dans 35,71 % des cas ; un aspect de fistule bronchique dans 16,66 % et des granulomes endobronchiques dans 11,90 % des cas. L’origine tuberculeuse est confirmée bactériologiquement dans 42,85 % des cas et par l’histologie dans 23,80 % des cas. Dans les autres cas, l’origine tuberculeuse est retenue selon un faisceau d’arguments présomptifs.
La TGM est de diagnostic délicat si l’atteinte médiastinale est isolée. La chimiothérapie antituberculeuse est souvent insuffisante et le prolongement de la durée du traitement au-delà de six mois est la règle. L’évolution de la maladie est imprévisible malgré une prise en charge diagnostique et thérapeutique précoce. Le praticien doit évaluer la supériorité du prolongement de la durée du traitement malgré les potentiels effets secondaires par rapport aux complications de la maladie elle-même en absence du prolongement.
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Publié par Elsevier Masson SAS.