Diminution de la saturation artérielle en oxyhémoglobine chez les patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire sous traitement spécifique - 10/01/21
Résumé |
Introduction |
Les traitements spécifiques de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) se sont avérés efficaces dans de nombreux essais randomisés contrôlés. Cependant, en raison de l’effet vasodilatateur pulmonaire de ces traitements, ils peuvent potentiellement entraîner une diminution de la saturation artérielle en oxygène (SaO2) [1 ]. L’objectif de l’étude était de déterminer si un pourcentage significatif de patients présentait une diminution de la SaO2 de 3 % ou plus sous l’effet des traitements spécifiques de l’HTAP et si ces patients présentaient des caractéristiques distinctives.
Méthodes |
Dans une étude rétrospective, nous avons inclus 719 patients atteints d’HTAP inscrits au registre français, entre 2008 et 2019. Les critères d’inclusion étaient d’avoir eu un diagnostic d’HTAP, une ré-évaluation dans les douze mois suivant le diagnostic, avoir reçu au moins un traitement spécifique entre le diagnostic et la ré-évaluation et avoir eu un cathétérisme cardiaque droit ainsi que des gaz du sang artériels en air ambiant aux deux visites. Les critères d’exclusion étaient l’HTAP associée à une cardiopathie congénitale et l’HTAP présentant des caractéristiques de maladie veino-occlusive pulmonaire et/ou d’hémangiomatose capillaire pulmonaire. La SaO2 n’étant pas disponible dans les données du registre français, elle a été calculée à l’aide de l’équation de Severinghaus.
Résultats |
Cent soixante-treize (24 %) patients ont eu une diminution de 3 % ou plus de la SaO2 (Tableau 1). Ces patients étaient plus âgés au moment du diagnostic (64±12 vs 58±15, p<0,0001), présentaient une DLCO plus basse (42±17 % vs 51±20 %, p<0,0001) et une distance au TM6 plus courte (272±147m vs 314±151m, p=0,005). Le pourcentage de patients répondant aux critères de faible risque ESC/ERS lors de la réévaluation était significativement plus bas chez ceux ayant une diminution de 3 % ou plus de la SaO2 et davantage de patients ont débuté une oxygénothérapie de longue durée dans ce groupe (16 % vs 5 %, p<0,001).
Conclusion |
Un nombre relativement important de patients atteints d’HTAP ont connu une diminution significative de la SaO2 sous traitement spécifique. La mesure de la SaO2 au diagnostic et lors de la ré-évaluation, en air ambiant et au repos, pourrait être un outil non invasif de ré-évaluation des patients atteints d’HTAP.
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