L’asthme difficile est défini par la persistance des symptômes malgré le traitement par GINA étape 4 ou l’exigence de glucocorticoïdes oraux à long terme (étape 5). Les exacerbations sévères sont une cause majeure de morbidité et de mortalité chez les patients ayant un asthme difficile. L’objectif de notre étude est d’analyser les caractéristiques phénotypiques associées à un asthme difficile à traiter et déterminer les facteurs prédictifs d’exacerbations sévères.
Il s’agissait d’une étude rétrospective entre 2016 et 2019 incluant des patients asthmatiques suivis au service de pneumologie C de l’hôpital Abderahmen Mami. Les patients ont été répartis en 2 groupes G1 : patients souffrant d’asthme difficile selon les critères du GINA, G2 : autres.
Parmi 69 asthmatiques, 14 et 55 étaient respectivement inclus dans G1 et G2. Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes en termes de sex-ratio (0,2 vs 0,4), d’âge moyen (43,57 vs 39,63) et de tabagisme actif (28 % vs 25 %) respectivement pour G1 et G2. Une rhinite allergique a été notée chez 21 % des patients G1 contre 54 % des patients G2 (p=0,02). L’asthme allergique a été trouvé dans 28 % de G1 contre 55 % de G2 (p=0,07). Les patients présentant un asthme difficile avaient plus de reflux gastro-œsophagien (35 % vs 9 % ; p=0,01) avec un retentissement fonctionnel plus marqué (p=0,0016). Les bronchectasies associées étaient plus notées dans G1 (28 % vs 5 % ; p=0,012). Les facteurs significativement associés aux exacerbations sévères de G1 comprenaient : le reflux gastro-œsophagien (OR : 5,1) et l’obésité (OR : 6,3).
Les exacerbations sévères de l’asthme difficile sont associées à des facteurs comorbides spécifiques, faciles à détecter et traitables. Les interventions thérapeutiques visant à corriger ces facteurs sont susceptibles de réduire la morbidité et les dépenses médicales de ces patients.
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Publié par Elsevier Masson SAS.