La survenue d’une néoplasie broncho-pulmonaire sur un terrain d’hypertension pulmonaire est une situation clinique complexe et peu évaluée à ce jour. Beaucoup de gestes interventionnels sont contre indiqués chez les patients sévères, limitant le bilan et le traitement du cancer.
Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective observationnelle au CHU de Toulouse, étudiant la prise en charge et la survie de patients suivis pour une hypertension pulmonaire précapillaire chez qui un cancer primitif bronchique a été mis en évidence.
Sur 764 patients suivis pour hypertension pulmonaire, 25 ont développé une néoplasie broncho-pulmonaire au cours de leur suivi. Les caractéristiques des patients sont un âge moyen de 69 ans, une prédominance masculine (66 %) et de fumeurs (92 %). 52 % étaient porteurs d’une hypertension pulmonaire du groupe 1, 36 % du groupe 3 sévère; ils avaient de nombreuses comorbidités et 76 % était oxygénoréquérants. 28 % des patients n’ont pas eu de diagnostic anatomopathologique (le diagnostic de néoplasie bronchopulmonaire était alors validé en réunion de concertation pluridisciplinaire, sur le tableau radioclinique) et 54 % n’ont reçu aucun traitement. 16 % des procédures diagnostiques pulmonaires se sont compliquées (hypoxémie sévère, hémorragie intra-alvéolaire, hémothorax). Les patients ont été sous-traités par rapport aux recommandations liées au stades de leur maladie (2 chirurgies pour 9 stades localisés). La médiane de survie à partir du diagnostic oncologique est de 6 mois.
Malgré une proportion élevée de stade localisé de la néoplasie, la survie de cette cohorte est plus courte que celle attendue pour des populations d’hypertension pulmonaire ou de cancer broncho-pulmonaire.
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Publié par Elsevier Masson SAS.