Vingt ans d’épidémiologie des cancers broncho-pulmonaires diagnostiqués dans les hôpitaux non-universitaires français, l’étude KBP-2020-CPHG comparée aux éditions 2000 et 2010 - 25/12/21
, C. Locher 2, L. Falchero 3, Y. Duval 4, O. Molinier 5, H. Morel 6, D. Templement-Grangerat 7, J. Trédaniel 8, A. Cortot 9, S. Couraud 10, N. Meyer 11, 12, A. Letierce 13, B. Asselain 14Résumé |
Introduction |
Le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) mène tous les 10 ans, depuis 2000, une étude épidémiologique observationnelle multicentrique sur les nouveaux cas de cancer bronchique primitif (CBP). Nous rapportons ici les premiers résultats sur les caractéristiques des patients et des tumeurs de la cohorte constituée en France en 2020 ainsi qu’une comparaison avec 2000 et 2010.
Méthodes |
Tous les nouveaux cas de CBP diagnostiqués histologiquement ou cytologiquement entre le 01/01/2020 et le 31/12/2020 et suivis dans les services de pneumologie et/ou de pneumo-cancérologie des CH ont été inclus. Les investigateurs devaient remplir un questionnaire électronique pour chaque patient inclus. L’exhaustivité et la qualité des inclusions ont été contrôlées par un comité de pilotage. Ces résultats sont comparés aux études KBP-2000 et KBP-2010 réalisées selon la même méthodologie.
Résultats |
Au total, 82 centres ont participé à l’étude et 8998 patients ont été inclus en 2020 (contre 137 et 104 centres, 5667 et 7051 patients en 2000 et 2010 respectivement). Par rapport aux décennies précédentes, en 2020 les patients étaient significativement plus âgés (67,8±10,3 versus 65,5±11,3 en 2010 et versus 64,3±11,5 ans en 2000, p<0,0001). La proportion de femmes était considérablement augmentée (34,6 % versus 24,3% en 2010 et 16,0% en 2000, p<0,0001). Enfin, la proportion de non-fumeur était également plus significative (12,6 % versus 10,9 % en 2010 et 7,2 % en 2000, p<0,0001). L’adénocarcinome restait l’histologie la plus fréquente (51,8 % versus 45,4% en 2010 et 29,0% en 2000, p< 0,0001). La grande majorité des patients était diagnostiquée au stade IV (60,4%). En 2020, 56,3 % des patients bénéficiaient d’une recherche d’anomalie moléculaire (vs 30,5% en 2010). Les mutations les plus fréquemment observées concernent KRAS (21,6 %), EGFR (10,2%) et STK11 (3,1 %). La chirurgie à visée curative représentait 20,3 % des premières stratégies thérapeutiques, la radiothérapie 28,5 %, la chimiothérapie 58,4 %, les thérapies ciblées 5,6 % et l’immunothérapie 30,7 %.
Conclusion |
En 20 ans, les caractéristiques du cancer du poumon ont évolué avec un diagnostic à un âge plus tardif, une augmentation très importante de la proportion de femmes, une proportion des non-fumeurs plus significative et une prédominance des adénocarcinomes qui s’accentue. Les études KBP-CPHG constituent un panorama unique de l’évolution des cancers bronchiques en France sur 20 ans.
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