Profil épidémiologique, radioclinique et thérapeutique d’aspergillome pulmonaire - 25/12/21

L’aspergillome pulmonaire est une mycose due au développement d’Aspergillus au sein d’une cavité pulmonaire néoformée, le plus souvent séquellaire de tuberculose. Le but de notre étude est d’étudier le profil épidémiologique, radioclinique et thérapeutique des aspergillomes pulmonaires.

C’est une étude descriptive rétrospective portant sur 48 cas colligés au service de pneumologie à l’hôpital Moulay Youssef de Rabat sur une période de 3 ans allant du juillet 2018 au juillet 2021.

L’âge moyen était de 44 ans avec une prédominance masculine (73 %). Le tabagisme était retrouvé chez 22 patients. Soixante-treize pour cent de nos patients avaient un antécédent de tuberculose pulmonaire. Le délai moyen de survenue de la greffe aspergillaire chez les anciens tuberculeux était de 12 ans. La symptomatologie clinique était dominée par l’hémoptysie dans 56 % des cas, la dyspnée dans 42 % des cas et la toux dans 24 % des cas. Les signes généraux retrouvés étaient la fièvre (31 %) et l’amaigrissement (8 %). L’imagerie thoracique a objectivé l’image typique en grelot dans 44 % des cas. Dans les autres cas, on avait des DDB (48 %), un aspect de lobe ou poumon détruit (31 %) et des images cavitaires (21 %). La sérologie aspergillaire était positive dans 79 % des cas. Le gène Xpert était négatif chez tous nos patients. La bronchoscopie a été réalisée chez 10 patients à la recherche d’une pathologie néoplasique associée (devant les signes cliniques et l’aspect scanographiques). Elle a montré un aspect inflammatoire dans 40 % des cas et un épaississement des éperons dans 20 % des cas. Sur le plan thérapeutique, le traitement chirurgical a été retenu chez 17 % des cas avec des suites opératoires simples. Chez les autres patients (83 %), qui avaient une contre-indication chirurgicale, un traitement médical à base d’itraconazole était préconisé pour une durée de 6 mois. L’évolution sous traitement, aussi bien médical que chirurgical, était favorable chez 96 % des patients. On a déploré 2 décès, le premier pour détresse respiratoire aiguë et le second pour hémoptysie foudroyante.

Dans cette étude, il en ressort que la greffe aspergillaire survient plus chez l’homme avec un âge jeune, dominé par l’antécédent de tuberculose pulmonaire. Le traitement chirurgical reste le traitement radical mais nécessite un diagnostic précoce avant l’extension des lésions.