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La dysfonction laryngée est fréquente chez les patientes asthmatiques traitées par corticoïde inhalé - 25/12/21

Doi : 10.1016/j.rmra.2021.11.047 
N. Migueres 1, , C. Delmas 2, J. Petit Thomas 3, H. Kuntz 4, E. Peri-Fontaa 5, P. Schultz 6, M. Velten 7, F. De Blay 1
1 Service de pneumologie, Strasbourg, France 
2 Service de pneumologie, Saverne, France 
3 Service d’ORL, Colmar, France 
4 Orthophoniste libérale, Bischwiller, France 
5 Service de pneumologie, Strasbourg, France 
6 Service d’ORL, Strasbourg, France 
7 Service d’épidémiologie, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La dysphonie est une comorbidité fréquente de l’asthme et a été suggérée comme étant un effet secondaire local des corticostéroïdes inhalés en raison de la candidose laryngée. Nous avons émis l’hypothèse que la dysphonie chez les asthmatiques n’était pas due à des lésions organiques laryngées mais à des dysfonctions laryngées pendant la phonation (DLP).

Objectif

Comparer la fréquence des DLP chez les patientes asthmatiques traitées avec des corticostéroïdes inhalés à des sujets contrôles de sexe féminin.

Méthodes

Nous avons comparé 68 patientes asthmatiques à 53 sujets contrôles. L’asthme était défini par la présence d’une hyperréactivité bronchique non spécifique ou d’une réversibilité significative. La dysphonie était définie comme un indice de handicap vocal >18 ou un score GRBAS ≥2. Une analyse laryngostroboscopique a été réalisée pour chaque patiente, analysée en aveugle par deux ORL, pour détecter des DLP définit par la présence de défaut d’accolement des cordes vocales ou la participation des bandes ventriculaires pendant la phonation sans autre lésion. Les lésions organiques liées à une dysfonction laryngée pendant la phonation (LODLP) étaient définies par coexistance de DLP avec des nodules ou polype au niveau des cordes vocales.

Résultats

66,2% des patients asthmatiques présentaient une dysphonie et 11,3% des témoins (p<0,001). Aucune candidose laryngée n’a été retrouvée, seuls 3 patientes ont présenté une inflammation de la muqueuse laryngée. La DLP a été observée chez 60,3% des patients asthmatiques et 18,9% des témoins (p<0,001), et aucune différence n’a été trouvée pour LODP (11,8% versus 13,2%). Aucune association n’a été faite entre LDP le dosage de corticostéroïde inhalé et l’obstruction bronchique (Tableau 1).

Conclusion

Les patients asthmatiques étaient plus dysphoniques que les sujets témoins. Ce phénomène n’a pas été expliqué par l’inflammation des muqueuses, la candidose laryngée ou l’OLDP. Les patients asthmatiques avaient plus de LDP que les témoins. Il n’y avait pas de relation entre le LDP, la dose de corticoïdes inhalés ou l’obstruction bronchique.

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© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 14 - N° 1

P. 30 - janvier 2022 Retour au numéro
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