Efficacité du Pembrolizumab en première ligne de prise en charge de cancers du poumon non à petites cellules métastatiques, PDL1 ? 50 % avec métastases cérébrales (étude ESCKEYP – GFPC 05–2018) - 25/12/21

Peu de données sont disponibles sur l’impact des métastases cérébrales chez les patients avec cancer du poumon non à petites cellules, métastatiques (CBNPCm) traités par immunothérapie seule en première ligne. Cette analyse précise les caractéristiques des patients avec métastases cérébrales et l’efficacité de l’immunothérapie par Pembrolizumab en première ligne chez ces patients.

Il s’agit d’une étude rétrospective, nationale et multicentrique qui a inclus consécutivement tous les patients CBNPCm ayant initié un traitement de première ligne par Pembrolizumab en monothérapie de mai 2017 (date de disponibilité du Pembrolizumab dans cette indication en France) à novembre 2019 (autorisation de l’association Pembrolizumab-chimiothérapie). Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux, avec une évaluation locale de la réponse et de la survie sans progression (SSP). La survie globale (SG) est calculée à partir du début du Pembrolizumab par la méthode de Kaplan Meier.

La cohorte ESCKEYP a inclus 845 patients avec CBNPCm, PDL1 ≥50% traités en première ligne par Pembrolizumab. Parmi eux, 176 (20,8%) avaient des métastases cérébrales (MC) au diagnostic. Comparativement aux patients sans MC, ces 176 patients étaient significativement plus souvent des femmes (40,9% versus 29,9%, p<0,005), avaient plus souvent moins de 70 ans (74% versus 63%, p>001) et il s’agissait plus souvent d’adénocarcinomes (85% versus 66%, p<0001). Ils avaient également plus souvent été traités par corticostéroïdes (23% versus 8%, p<0,001). Il n’y avait pas de différences en termes de performans status et de perte de poids au diagnostic. L’analyse statistique ne retrouve pas de différence significative en termes de SSP et de SG, avec respectivement pour les patients avec et sans MC, des médianes de SSP de 9,2 (95 %CI : 5,6–15) et 8 (95 %CI : 6,7–9,2) (p=0,3) mois et pour la SG de 29,5 (95 %CI : 17,2-NA) et 22 (95 %CI : 17,8–27,1) mois, (p=0,3). En analyse multivariée, l’existence d’une MC n’impacte pas non plus la survie globale.

Dans cette large cohorte multicentrique, près de 20% des patients ayant initié un traitement par pembrolizumab en monothérapie pour un CBNPCm présentaient des MC sans impact péjoratif sur la SSP et la SG comparativement aux patients sans MC.