Impact des traitements ciblant la voie du GM-CSF sur les fonctions des macrophages pulmonaires humains - 09/03/22
Résumé |
Introduction |
Le GM-CSF est un facteur de croissance des cellules granulocytaires, nécessaire à l’homéostasie pulmonaire et jouant un rôle clé dans l’inflammation tissulaire. Des stratégies thérapeutiques de blocage du GM-CSF sont en cours de développement dans certaines pathologies inflammatoires chroniques. Leurs effets sur les macrophages pulmonaires (MP) sont encore mal connus. Nous avons sélectionné deux traitements: un anticorps monoclonal anti GM-CSF (anti GM-CSF mAb) et le ruxolitinib (inhibiteur de Janus Kinase 1/2), ciblant la voie du GM-CSF respectivement en amont et en aval de la fixation à son récepteur. Nous avons étudié leurs effets sur les MPs humains, en termes de sécrétion de cytokines et capacité de phagocytose.
Méthodes |
Les MPs humains ont été isolés par adhérence au support de culture, à partir de tissu pulmonaire prélevé en zone saine sur des pièces de résection chirurgicale. Les macrophages ont été traités par du ruxolitinib (0,1 à 10μM) ou un anti GM-CSF mAb (0,05 à 1μg/ml), avant d’être stimulés par du LPS (10ng/ml) ou du POLY(I:C) (10μg/ml). Après 24h, les cytokines ont été dosées dans le surnageant par ELISA. Afin d’étudier la phagocytose, les macrophages traités par Ruxolitinib ou anti- GM-CSF mAb ont été mis en présence de bioparticules d’E.Coli marquées avant analyse par cytométrie en flux.
Résultats |
Le ruxolitinib et l’anti GM-CSF mAb ne modifient pas la sécrétion basale des cytokines par des MPs humains. Le Ruxolitinib inhibe de façon concentration-dépendante la sécrétion LPS et POLY(I:C)-induite de CCL2, IL-10, TNF-α et CXCL10 (jusqu’à −97 % de la sécrétion LPS-induite de CXCL10 par Ruxo 10μM par exemple). Le blocage du GM-CSF par anti-GM-CSF mAb diminue la sécrétion LPS et POLY(I:C)-induite de CCL2 et IL-10, mais seulement à la plus forte posologie (1μg/ml) et ne modifie pas celle de TNF-α ni de CXCL10. L’activité phagocytaire des MPs humains n’est pas modulée en présence de ruxolitinib ou d’anti-GM-CSF mAb.
Conclusion |
Le Ruxolitinib exerce une action anti-inflammatoire puissante sur les MPs humains sans modifier leur capacité de phagocytose. Cette action anti-inflammatoire, reproduite en partie par le blocage du GM-CSF par des anticorps monoclonaux, pourrait être expliquée partiellement par le ciblage de la voie du GM-CSF.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mot clé : Infection-Inflammation