Facteurs de risques professionnels des cancers broncho-pulmonaires, données épidémiologiques, repérage des expositions et enjeux médico-sociaux : l’amiante comme paradigme - 16/10/22
Résumé |
Même si la consommation de tabac est le facteur de risque principal du cancer broncho-pulmonaire primitif (CBP), il s’agit de la localisation cancéreuse la plus fréquemment liée à une origine professionnelle. En effet, de nombreux agents ou situations d’exposition professionnelles sont identifiés comme cancérogènes certains avec un excès de CBP chez l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer. Une étude récente fait état d’une fraction de risque attribuable aux facteurs professionnels de 14,6 % pour le CBP en France, ce qui correspondrait à plus de 5 900 cas par an. L’amiante est le facteur de risque professionnel le plus fréquemment impliqué dans le CBP, avec une fraction attribuable chez l’homme estimée à 9,3 %, soit 2 715 cas. Pourtant, en France, moins de 1 100 cas de CBP par an font actuellement l’objet d’une reconnaissance en maladie professionnelle indemnisable. Il apparait donc indispensable de repérer les nuisances et situations d’expositions professionnelles en cause dans le CBP, afin de mettre en place des stratégies de prévention efficaces ainsi qu’une surveillance étroite des salariés potentiellement exposés. Enfin, devant un patient atteint de CBP, l’identification d’une relation avec son activité professionnelle doit systématiquement être recherchée, afin de lui permettre d’entreprendre d’éventuelles démarches médicolégales en vue d’une indemnisation de sa pathologie au titre des maladies professionnelles. Lorsqu’une exposition à l’amiante est en cause, il convient aussi de prévoir une demande complémentaire auprès du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA), voire de demander une éventuelle cessation anticipée d’activité si la situation d’exposition existe encore.
1877-1203/© 2022 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Lung cancer is the most common occupational-related cancer location, although tobacco smoking is its primary risk factor. Many occupational carcinogens or exposure situations are identified as definite carcinogens with an excess of lung cancers in humans by the International Agency for Research on Cancer. A recent study reported a 14.6% attributable risk fraction to work for this cancer site in France, which would amount to more than 5,900 annual cases. Asbestos is the most common occupational risk factor involved in lung cancer, with an estimated 9.3% attributable fraction in humans, or 2,715 cases in France. However, at the same time, less than 1100 cases of lung cancer per year are compensated annually as an occupational disease under the general social insurance system. It is therefore essential to identify the nuisances and occupational exposure situations involved in the lung cancer, in order to put in place effective prevention strategies and close monitoring of potentially exposed employees. Finally, for a patient presenting with lung cancer, the identification of a relationship with his professional activity must be systematically sought, in order to allow him to take possible medicallegal steps for compensation of his disease, or additional request to the Compensation Fund for Asbestos Victims (FIVA) and to request a possible early termination of activity for asbestos exposure situations.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.MOTS-CLÉS : Cancer pulmonaire, Amiante, Maladie professionnelle, Indemnisation
KEYWORDS : Lung neoplasm, Asbestos, Occupational disease, Worker’s compensation