RAMSES (NCT04077528) est une cohorte nationale observationnelle, prospective, de patients adultes asthmatiques sévères.
Cette étude compare les caractéristiques phénotypiques et le parcours de soins des patients en fonction du centre d’inclusion : centres universitaires (CU) ou centres non universitaires (CNU : CHG, clinique, cabinet privé).
Au 30/06/2022, 1963 patients étaient inclus par 43 centres (19 CU, 24 CNU) : 62 % de femmes, d’âge moyen 53 ans, 65 % recevaient ou avaient reçu une biothérapie, 16 % une corticothérapie orale au long cours (CSO). À l’inclusion, 66 % avaient un ACT<20 avec une moyenne de 4 exacerbation/an/patient. Un phénotype T2 était fréquent : éosinophiles sériques≥300/mm3 (49 %), FeNO≥20ppm (70 %), sensibilisation à un aéroallergène perannuel (53 %). Les CU ont inclus 1407 patients (72 %), caractérisés par des comorbidités plus fréquentes (RGO 36 % vs 21 %, p<0,0001 ; rhinosinusite chronique 49 % vs 32 %, p<0,0001), un traitement plus fréquent par LAMA (55 % vs 46 %, p=0,03) et macrolides (10 % vs 4 %, p=0,003). Les patients inclus par les CNU (n=556, 28 %), étaient plus fréquemment traités par montélukast (39 % vs 30 %, p=0,04), hospitalisés pour asthme dans l’année précédente (23 % vs 16 %, p=0,02), et présentaient une altération plus prononcée de la qualité de vie (AQLQ 4,5 vs 4,8, p<0,0001). Il n’existait pas de différences en termes de démographie, de tabagisme, de contrôle de l’asthme, de fonction pulmonaire, de taux d’éosinophiles ou de traitement par CSO ou biothérapie. L’analyse du parcours de soin a montré une prise en charge multidisciplinaire plus fréquente en CU (éducation thérapeutique 27 % vs 18 %, p=0,003 ; réentraînement à l’effort 25 % vs 11 %, p<0,0001). Une bronchoscopie (44 % vs 29 %, p<0,0001), un bilan allergologique (76 % vs 62 %, p<0,0001), une mesure du FeNO (63 % vs 23 %, p<0,0001) étaient plus fréquemment réalisés en CU.
La cohorte RAMSES apparaît représentative de la population des asthmatiques sévères. S’il existe des différences discrètes de phénotype entre les patients suivis en CU et CNU (comorbidités, sévérité des exacerbations), des différences du parcours de soin (exploration, stratégie thérapeutique hors biothérapie) sont observées. Un recours plus systématique au bilan allergologique, à la mesure du FeNO et à l’éducation thérapeutique pourrait permettre une progression globale de la prise en charge des patients.
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Publié par Elsevier Masson SAS.