Depuis la découverte des mutations de l’Epidermal Growth Factor Receptor (EGFR) en 2004, la prise en charge des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) porteurs de ce type de mutations s’est rapidement éloignée de celle des autres CBNPC. Le but de notre étude est de rechercher la mutation de l’EGFR chez des patients tunisiens et d’identifier les corrélations cliniques et thérapeutiques.
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique, incluant 20 patients traités pour un adénocarcinome du poumon localement avancé ou métastatique, au sein de l’unité d’oncologie du service de pneumologie du CHU Hédi Chaker de Sfax, durant la période allant de mars 2020 à août 2022. Deux groupes ont été identifiés : le groupe G1 comportant les patients ayant une mutation activatrice de l’EGFR, le groupe G2 comportant les patients ayant un EGFR sauvage.
Au total sur les 20 patients inclus, six patients (30 %) avaient une mutation de l’EGFR dont 2 femmes (parmi 4). Nos résultats n’ont pas montré de différence significative entre les deux groupes concernant l’âge (64,6 ans±13 pour G1 contre 58,3±11 pour G2, p=0,3) et le statut tabagique (67 % des patients du G1 était tabagique avec une consommation moyenne de 51 PA contre 54 % du G2 avec une moyenne de 35 PA ; p=0,3). Lors du diagnostic tous les patients du G1 étaient au stade IV de la maladie contre 62 % des patients du G2. La présence de métastase cérébrale était plus fréquente dans le G2 (31 % vs 0 % ; p=0,0001). Les sites métastatiques les plus fréquents pour le G1 était le poumon (33 % vs 8 % pour le G2, p=0,01) et l’os (67 % vs 15 % pour G2, p=0,02). Trois patients du G1 ont reçu un traitement par thérapie ciblée. L’évolution était marquée par une régression tumorale chez deux patients et le décès d’un patient dans un contexte d’altération de l’état général. Une progression précoce était retrouvée chez 73 % des patients du G2 traités par chimiothérapie conventionnelle.
Notre étude a montré que la mutation de l’EGFR est rare chez les patients tunisiens (30 %) comparativement à d’autres populations. Cette mutation était plus fréquente chez les patients de sexe féminin et ayant un stade IV de la maladie. De même, les CBNPC EGFR-mutés n’ont pas le même profil de progression ou les localisations secondaires que le reste des patients
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Publié par Elsevier Masson SAS.