Les troubles du sommeil sont relativement fréquents chez les sujets atteints d’un cancer et affectent leur qualité de vie. Ils ne mettent pas en jeu le pronostic vital, mais causent une gêne importante et sont souvent négligés en pratique.
Nous avons réalisé une étude prospective durant la période de janvier à juillet 2022 au service de pneumologie IBN de l’hôpital Abderrahmane Mami chez des patients atteints d’un CBP. Chaque patient a répondu aux questionnaires de la sévérité de l’insomnie (ISI), Index de Qualité du Sommeil de Pittsburgh (PSQI), de la qualité de vie (QLQ-C30) et de la dépression (HAD).
Il s’agit de 97 patients (90 hommes et 7 femmes) avec une moyenne d’âge de 59,9 ans. La majorité des patients étaient tabagiques 97,8 % avec une consommation moyenne de 47,9 PA. Le CBP était classé stades III dans 40 % et IV dans 60 % des cas. Tous les patients étaient sous chimiothérapie dont 82 % il s’agissait de première ligne. Quarante pour cent des patients étaient sous morphiniques avec une dose moyenne de 56mg. La douleur était mal contrôlée chez 65 % des malades. Soixante-douze pour cent de nos patients avaient des troubles du sommeil (score de PSQI>6) et 28 % avaient un problème d’insomnie modéré à sévère ISI>14. La qualité de vie était plus détériorée chez ces patients (49 %). Le score de dépression était plus élevé chez les patients insomniaques (23,42±7,94 vs 8,82±6,21 ; p<0,0001). De même, la qualité de vie était plus altérée chez ces patients (42,21±11,57 vs 57±15,77 ; p<0,01). Il existait aussi une corrélation statiquement significative entre les troubles de sommeil en se basant sur l’index de sévérité de l’insomnie et le non contrôle de la douleur (p=0,004).
Les troubles du sommeil sont très répondus chez les patients suivis pour CBP ils peuvent altérer leur qualité de vie. Une prise en charge adéquate est nécessaire et doit figurer dans la prise en charge thérapeutique du CBP.
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Publié par Elsevier Masson SAS.