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Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et cancer bronchopulmonaire (CBP) : quelles particularités ? - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.217 
Y. Aloulou , H. Rejeb, H. Kammoun, D. Greb, I. Akrout, H. Abdelghaffar, H. Hassene, L. Fekih, H. Smadhi, M.L. Megdiche
 Service de pneumologie IBN, hôpital Abderrahmen Mami Ariana, faculté de médecine de Tunis, université de Tunis El Manar, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La BPCO est une maladie chronique inflammatoire qui représente un problème de santé publique significatif et sa fréquence ne cesse d’augmenter. Son association avec un cancer bronchopulmonaire (CBP) primitif est fréquente en raison du tabac qui représente un facteur de risque commun à ces deux pathologies. Le but de notre étude est d’étudier les particularités cliniques et thérapeutiques des malades suivis pour CBP primitif ayant comme antécédent une BPCO.

Méthodes

Il s’agit d’une étude comparative rétrospective incluant 145 patients hospitalisés pour CBP dans le service de pneumologie IBN à l’hôpital Abderrahmen Mami en Tunisie entre janvier 2020 et juillet 2021. Les patients ont été répartis en 2 groupes. Le premier groupe (G1) compte 67 patients ayant une BPCO et le deuxième groupe (G2) 78 patients non atteints de BPCO.

Résultats

Le groupe G1 représentait 46 % des cas et le groupe G2 54 % des cas. Dans plus de la moitié des cas, la BPCO était classé GOLD 2 avec un VEMS moyen de 1,88L soit (64,1 %). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes en termes d’âge (G1 : 61,29 ans vs G2 : 59,67 ans p=0,54) avec une prédominance masculine (sex-ratio à 12) pour les deux groupes. Les comorbidités représentées essentiellement par le diabète et l’hypertension artérielle ne différaient pas entre G1 et G2 (p>0,05). Cependant, la consommation tabagique était plus importante dans le G1 (G1 : 88,1 PA vs G2 : 40,4 PA ; p=0,02). La dyspnée était le motif de consultation le plus fréquent dans le G1 (53,8 % vs 21,7 % ; p=0,002) contrairement à la douleur thoracique et l’hémoptysie qui étaient plus fréquentes dans le G2 (34 % vs 2 %, p=10−3). Le délai moyen de consultation était plus long dans le G1 (88jours dans le G1 vs 17jours dans le G2 ; p=0,006). Le délai de confirmation du diagnostic était équivalent (9,1jours vs 8,6jours ; p=0,6). L’état général évalué par le performance status « PS » était meilleur dans le G2 (0,67 dans le G1 vs 1,38 dans le G2 ; p=0,002). Des différences significatives étaient observées entre G1 et G2 (p<0,003) concernant le type histologique (épidermoïde : 68,6 % vs 40,6 %) et le stade (IV : 70,7 % vs 59,7 %). Le traitement était basé soit sur la chirurgie (8 patients ont été opérés du G2 et 3 patients du G1 auraient dû être opérés mais récusés à cause d’une fonction respiratoire très basse) associée ou non à la radio-chimiothérapie, soit, dans la majorité des cas, sur la chimiothérapie palliative seule. L’évaluation après traitement a objectivé une réponse au traitement (partielle ou complète) plus fréquentes dans le G2 (31,3 % vs 13,8 % ; p=0,023) ; une stabilité équivalente dans les deux groupes (G1 : 74,3 % vs 64,1 % ; p=0,05) et une progression plus perpétuelle dans le G1 (11,9 % vs 4,6 % p=0,02). Des effets secondaires étaient notés dans 55 % des cas dans G1 vs 30 % des cas dans G2 : dominés par les vomissements dans le G1 (37,9 % vs 21,2 % ; p=0,012) et les troubles hématologiques dans le G2 (33,4 % vs 18,1 % ; p=0,02). On a noté 26 décès dans G1 et 17 décès dans G2.

Conclusion

Il ressort de cette étude que la BPCO a un impact négatif sur l’évolution et le traitement du cancer bronchopulmonaire. Leur coexistence aggrave le pronostic des patients. Ce duo mérite un dépistage précoce, une prise en charge bien adaptée et une surveillance régulière.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 146-147 - janvier 2023 Retour au numéro
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